Un groupe environnementaliste affirme que le Canada doit s’impliquer plus que jamais dans la protection de ses océans.

La Société pour la nature et les parcs du Canada affirme dans un rapport que, malgré les progrès réalisés ces dernières années, les recommandations d’organismes scientifiques internationaux suggèrent qu’il reste encore du travail à faire.

« Au moins 30 % [des océans] devraient être protégés si nous voulons nous assurer que tous les habitats sont protégés et que l’avenir et la santé des océans sont assurés », a déclaré lundi Sabine Jessen, directrice du programme des océans du groupe.

Le rapport indique que la protection des zones océaniques comprend l’interdiction des projets pétroliers et gaziers, l’absence de déversement de déchets et l’élimination du chalutage de fond.

Mme Jessen attribue au gouvernement libéral fédéral les améliorations observées au cours des dernières années.

Il y a deux ans, moins de 1 % des mers du Canada étaient assujetties à une forme d’accord de conservation. Ce chiffre a depuis dépassé les 8 %.

Mme Jessen estime que le Canada dépassera probablement son objectif de protection de 10 % d’ici l’an prochain, dépassant ainsi ses engagements internationaux.

Mais cet objectif, qui fait partie d’un traité multilatéral signé par 168 pays, s’est appuyé davantage sur la politique que sur la science, a-t-elle déclaré.

« C’était basé sur le fait qu’il y avait si peu de protection, mais les gens savaient qu’il fallait faire quelque chose », a-t-elle expliqué.

« Ça a été une bonne incitation à l’action, mais nous savons que nous modifions l’océan et nous devons vraiment protéger les endroits qui contiennent encore des écosystèmes sains. »

Elle souligne que des groupes tels que l’Union internationale pour la conservation de la nature — l’une des plus grandes associations de gouvernements et de scientifiques du monde — suggèrent de redoubler d’efforts.

« Ils ont examiné les preuves de ce qui serait nécessaire et ont adopté une résolution selon laquelle au moins 30 % des océans devraient être protégés. »

Le rapport indique que le Canada est en retard sur nombre de ses pairs internationaux. Parmi les 10 pays dotés des plus grandes zones économiques marines, le Canada se classe au septième rang. Les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont tous un rang supérieur.

Mme Jessen reconnaît que certains de ces pays ont de grandes zones protégées au large de territoires outre-mer. De plus, les degrés de protection varient.

Mais le classement montre ce qui est possible, a-t-elle noté.

Le rapport indique que le Canada pourrait atteindre plus de la moitié de l’objectif de 30 % simplement en complétant des projets en cours de protection des zones marines.

Le rapport note que sauver les mers du Canada est également une bonne affaire. Selon Statistique Canada, plus de 100 000 emplois au Canada sont directement liés à la pêche et près de 60 000 à l’écotourisme océanique.

Le changement climatique rend le travail encore plus urgent, a souligné Mme Jessen.

« Nous changeons la Terre. Nous devons protéger la Terre. »