(Paris) Des membres du mouvement Extinction Rebellion sont venus dimanche déverser du faux sang sur les marches du Trocadéro à Paris, pour alerter contre le déclin accéléré de la biodiversité.

Vêtus de noir, les militants, des jeunes gens pour la plupart, s’étaient munis de 300 litres de liquide rouge — mélange de colorant alimentaire et de maïzena —, déversant leurs bidons sous les yeux des touristes nombreux et des policiers présents dans le secteur.

Porteurs de grandes banderoles vertes « Extinction Rebellion » et d’un calicot noir « Stop à la 6e extinction de masse », ils se sont recueillis plusieurs minutes en silence. Avant de commencer à nettoyer les marches.

À Bordeaux, six personnes se revendiquant du même mouvement ont été interpellés, dont cinq placées en garde à vue, tôt dimanche matin pour avoir participé à l’accrochage dans la nuit d’une grande banderole « Chirac reviens » sur des échafaudages de la Chambre de Commerce et d’Industrie, place de la Bourse, haut lieu touristique. La banderole a été retirée par les pompiers vers 9 h.

XR France a précisé sur Facebook que ce message « ironique » faisait référence à une phrase prononcée par Jacques Chirac en 2002 lors du Sommet de la Terre à Johannesburg (Afrique du Sud) : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». La banderole « avait pour but de […] rappeler l’inaction des gouvernements depuis de nombreuses années » contre le réchauffement climatique et pour la défense du monde vivant, a expliqué l’organisation.

Selon la police, les six personnes ont été interpellées sur place pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui », celle des passants sous l’échafaudage et des policiers et pompiers intervenus sur les lieux. Les cinq gardés à vue sont ressortis libres dimanche en fin d’après-midi avec un rappel à loi, a dit la police. La sixième personne, qui n’était pas montée sur l’échafaudage, a été entendue en audition libre et s’est également vu notifier un rappel à la loi.

Selon le dernier rapport des experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) publié lundi, un million d’espèces (sur 8 millions) sont menacées d’extinction, dont beaucoup dans les prochaines décennies.

Extinction Rebellion France s’est structuré ces derniers mois sur le modèle du mouvement né à l’automne 2018 en Grande-Bretagne qui prône la désobéissance civile non violente pour contraindre gouvernants et responsables à répondre à la crise climatique et écologique.