C'est un exploit qui semblait improbable pour François Legault il y a quelques mois encore : la Coalition avenir Québec présentera davantage de candidates que de candidats aux élections du 1er octobre.

En confirmant les candidatures de Danielle McCann et de Marie-Chantal Chassé en Montérégie, vendredi, le chef caquiste a porté à 63 le nombre de femmes qui porteront les couleurs de son parti. Selon nos informations, la CAQ annoncera d'ici lundi deux autres candidatures féminines dans les circonscriptions des Plaines et de Roberval.

Au total, il y aura donc 65 candidates de la CAQ et 60 candidats.

Ce score de 52 % de candidatures féminines est sans précédent pour un parti politique québécois. Le seul à s'en approcher est Québec solidaire, qui a présenté 63 femmes sur 125 à chaque campagne depuis sa création.

Pour la CAQ, c'est un pas de géant. En 2012, elle comptait 24 % de candidates. En 2014, cette proportion avait glissé à 21 %, le pire de tous les partis dans la course.

Chez les caquistes, on convient qu'une telle représentation féminine paraissait impensable il y a quelques mois encore. La formation politique obtenait systématiquement de mauvais scores auprès de l'électorat féminin.

Il y a un peu moins d'un an, François Legault a décidé de tout mettre en oeuvre pour renverser la tendance.

À l'Assemblée nationale, il a confié un rôle plus visible à des députées, par exemple la critique en matière de famille Geneviève Guilbault.

Il a multiplié les contacts avec les groupes de femmes et les réseaux de femmes d'affaires. Son objectif était double : gagner la faveur des électrices et recruter des candidates.

En avril, M. Legault a été le seul chef de parti actif à participer à un panel organisé par La gouvernance au féminin, devant des femmes du milieu des affaires. Il s'est alors engagé à former un Conseil des ministres paritaire s'il devait être élu le 1er octobre.

« Il ne faut pas juste viser à avoir une parité pour le nombre de candidats et candidates, mais aussi une parité dans les comtés prenables, comme candidats et candidates, pour être capable d'avoir un bassin, puis d'avoir un Conseil des ministres paritaire. C'est un engagement ferme que je prends pour le Conseil des ministres. »

- François Legault, chef de la Coalition avenir Québec, le 8 avril dernier

M. Legault s'était engagé à atteindre une « zone paritaire » d'au moins 40 % de candidates. Cette cible est maintenant largement dépassée.

« Pour un parti qui aspire à former le gouvernement, c'est une première », a résumé une source caquiste.

Outre Mme McCann, pressentie pour devenir ministre de la Santé, François Legault a convaincu plusieurs candidates d'envergure de se joindre à son parti. Parmi elles, on compte l'ancienne ministre libérale Marguerite Blais, l'ex-procureure Sonia LeBel, l'ex-animatrice Caroline Proulx, la mairesse d'arrondissement Chantal Rouleau et Nadine Girault, administratrice d'Investissement Québec.

Le dernier sondage Ipsos - La Presse publié mercredi démontre que la CAQ recueillerait l'appui de 38 % des hommes et de 33 % des femmes. Un écart moins important que celui observé par les sondeurs par le passé.