Naguère, il y avait la Société générale de financement (SGF) qui investissait dans le capital-actions des entreprises et Investissement Québec qui faisait des prêts et de la garantie de prêt. Ensuite, les deux se sont fait concurrence. En avril 2011, la seconde a avalé la première.

«Ça permet d'avoir un grand instrument de soutien à l'entreprise qui n'est pas inintéressant. On verra ce que ça donnera comme résultat, dit Luc Bernier, codirecteur du centre de recherche sur la gouvernance et professeur à l'École nationale d'administration publique (ÉNAP). Ou on a mis tous nos oeufs dans le même panier et on va trouver que c'est une grave erreur, ou on a créé un grand groupe capable de développer l'expertise», ajoute-t-il.

Un an après sa création, la nouvelle société Investissement Québec respire d'aise. Elle soutient avoir livré les économies d'échelle promises de 15 millions. D'une valeur nette comptable de 2,4 milliards, la société a dégagé un léger bénéfice de 55 millions, ce qui lui donne un rendement, modeste, de 2,44%.

Sa direction clame qu'elle a atteint son objectif de rendement qu'elle fixe à 2% par année pour les années 2012 et 2013, un taux qui correspond à 50 points centésimaux près au coût d'emprunt pondéré estimé de ses fonds, au cours des six prochaines années.

Le gouvernement Charest semble déterminé à lui faire jouer un rôle de premier plan. Dans son budget du 20 mars 2012, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a annoncé six mesures nécessitant l'intervention d'Investissement Québec, dont la création d'une nouvelle filiale: Ressources Québec qui disposera de 250 millions de dollars. IQ gérera également le fonds Capital Mines Hydrocarbures qui aura 750 millions dans ses coffres d'ici cinq ans.

En début de campagne électorale, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, proposait la création de la Banque de développement économique du Québec. «Je ne vois pas ce que l'organisme de Mme Marois ferait de plus qu'Investissement Québec», dit le professeur Bernier.