Durement critiqué pour son bilan en matière de logement, le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, s'est montré ouvert à l'adoption d'un code du logement pour mieux protéger les locataires, hier. Mais il ne le fera que si le gouvernement le lui demande et Québec devra subventionner l'initiative.

Des organismes qui militent pour le logement social et les deux partis de l'opposition ont accusé le maire de rester les bras croisés pendant que les logements insalubres se multiplient. Ils réclament que la troisième ville du Québec se dote d'un code du logement comme l'a fait Montréal, et qu'elle embauche des inspecteurs affectés à la protection des locataires.

 

Le maire a d'abord balayé l'idée d'un revers de main, mercredi et a renvoyé la balle au gouvernement provincial.

Mais hier, le chef du parti PRO des Lavallois a assoupli sa position. «Si Québec veut qu'on prenne la relève et qu'il est prêt à nous subventionner pour le faire, c'est une autre affaire», a-t-il indiqué à La Presse.

Mais encore là, c'est un «deuxième choix» pour le maire sortant, qui souligne que sa ville dispose déjà de services qui remplissent la tâche d'éventuels inspecteurs du logement. Par exemple, les pompiers qui inspectent les bâtiments locatifs peuvent signaler des logements insalubres, tout comme le font les employés du service d'urbanisme ou de l'environnement. La Ville force ainsi des propriétaires à rénover leurs immeubles qui contreviennent aux règlements municipaux.

Et même si la Ville de Montréal a un code du logement et des inspecteurs, poursuit M. Vaillancourt, elle a tout de même mis plusieurs années avant de raser les places L'Acadie et Henri-Bourassa. «Il ne faut pas prêter à un code du logement des vertus qu'il n'a pas», a-t-il résumé.

La porte-parole de la Table régionale des organismes communautaires autonomes en logement de Laval, Claudine Inizan, n'est guère convaincue par l'ouverture du maire. Elle presse la Ville d'adopter au plus vite de nouvelles règles pour protéger les locataires, quitte à ficeler une entente avec le gouvernement par la suite.

«On n'a pas à attendre que Québec agisse parce que ça pourrait prendre bien du temps, a-t-elle affirmé. Le maire pourrait régler le problème par un règlement municipal.»