Les transferts en matière de santé seront en danger si les conservateurs prennent le pouvoir, affirme Paul Martin. Loin de reculer devant les attaques de ses adversaires, l'ancien premier libéral ministre est passé à l'offensive.

Cette question des transferts dans le domaine de la santé a été l'objet de tirs nourris de part et d'autre de l'échiquier politique durant la journée de samedi.

Les conservateurs ont accusé les libéraux de mener une campagne de peur, avec une publicité qui met les Canadiens en garde contre le risque posé par un gouvernement conservateur sur les transferts en santé de plusieurs dizaines de milliards de dollars qui devront être renégociés avec les provinces d'ici 2014.

Les troupes de Stephen Harper et le NPD ont rappelé que pour équilibrer son budget au milieu des années 1990, M. Martin alors ministre des finances, avait coupé dans les transferts aux provinces en matière de santé et d'éducation.

L'ancien premier ministre s'est joint à la campagne de Michael Ignatieff à Edmonton, samedi soir, et il l'accompagnera jusqu'à dimanche midi. Avant de prononcer un discours enflammé devant une salle bondée de la capitale albertaine, il a tenu à remettre les pendules à l'heure.

« Si on n'avait pas éliminé le déficit canadien, si on n'avait pas créé des surplus que les conservateurs ont gaspillés, quel aurait été le sort de notre système de santé et des transferts aux provinces aujourd'hui ? Regardez les pays comme la Grèce, comme le Portugal. Regardez les coupures qu'ils sont en train de faire. Le Canada aurait passé par là. Je suis très fier et les Canadiens le sont aussi. On a fait ça pour protéger la santé », a justifé M. Martin lors d'un point de presse

Or, selon lui, et malgré ses promesses, Stephen Harper ne pourra faire autrement que de couper dans ces transferts. « Quand ils disent qu'ils ne couperont pas quelque chose, c'est là que vous commencez à vous inquiéter », a-t-il lancé lors de son discours, applaudi par des centaines de partisans.

La plateforme conservatrice, qui prévoit que le gouvernement Harper coupera 11 milliards de dollars de dépenses et de programmes gouvernementaux en quatre ans pour équilibrer le budget un an plus tôt, ne tient tout simplement pas la route, croit M. Martin.

« Je regarde ces chiffres et j'ai la même réaction que le C.D. Howe et l'institut Fraser, qui est de dire, très simplement : ils ne peuvent trouver cet argent sans faire des coupures majeures. Et je vais vous le dire : l'un des secteurs qui est clairement en danger et qui va en souffrir, c'est le budget en matière de santé », a-t-il affirmé.

« Stephen Harper a dit de manière non équivoque qu'il ne pense pas que la Loi canadienne sur la santé ou les soins de santé sont une responsabilité fédérale », a ajouté M. Martin.