Le premier ministre Stephen Harper a ouvert la porte mercredi à la tenue d'un débat qui l'opposerait au chef libéral Michael Ignatieff «parce qu'à la fin, il y a seulement deux choix: un gouvernement conservateur ou un gouvernement mené par M. Ignatieff que tous les autres partis vont appuyer».

La perspective d'un tel affrontement semble plaire au chef libéral, qui est pourtant un néophyte de ce genre d'exercice. «Je suis là, je suis disponible», a-t-il affirmé, de Vancouver, où il a fait campagne mercredi.

«Je ne veux exclure personne, ce n'est pas à moi de choisir, mais je suis tout à fait prêt à faire un débat direct avec M. Harper», a-t-il ajouté.

Selon lui, un tel débat permettrait d'opposer l'espoir à la peur, et de discuter des principes et des priorités de sa formation, c'est-à-dire les familles, les personnes âgées, les étudiants, et de celles des conservateurs: les prisons, les avions militaires et les baisses d'impôt pour les grandes entreprises.

De son côté, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a jugé inacceptable l'idée d'un débat qui ne réunirait que les leaders du Parti conservateur et du Parti libéral.

«C'est une attaque à la démocratie et nous allons nous y opposer», a affirmé M. Duceppe, de passage à Montréal.

«Nous voulons parler du Québec, de ses enjeux, de ses valeurs et de ses intérêts à ce débat comme nous le faisons depuis 1993. Nous représentons près des deux tiers des députés québécois et ce serait un peu particulier que nous ne puissions pas être là», a-t-il ajouté.