(Ottawa) Un projet de programme national de repas dans les écoles a été déposé sur le bureau de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, et à quelques semaines du dépôt du budget fédéral à la Chambre des communes, les promoteurs de l’initiative espèrent que leur proposition obtiendra le feu vert.

En contexte de prix élevés des denrées alimentaires, un ancien conseiller économique de Mme Freeland et du premier ministre Justin Trudeau qui milite en faveur du projet, Tyler Meredith, se dit prudemment optimiste sur les chances qu’il soit financé dans le budget.

Le gouvernement fédéral a consulté les provinces, les territoires, les municipalités, les groupes autochtones et d’autres parties prenantes pour élaborer ce cadre au cours de la dernière année. Le premier ministre Trudeau avait précédemment fait campagne en ce sens avant sa réélection en 2021, promettant d’investir 1 milliard sur cinq ans dans un programme du genre.

Selon des groupes communautaires, cet argent est nécessaire de toute urgence, car de nombreuses familles se retrouvent dans la file d’attente devant les banques alimentaires.

Chrystia Freeland n’a pas voulu commenter le plan qui lui est actuellement soumis. Une porte-parole de la ministre s’est limitée à dire que le budget attendu le 16 avril se concentrera sur les façons de rendre la vie abordable, la construction de logements et la création d’emplois.

Bien que l’éducation ne relève pas de la compétence fédérale, un programme national de repas à l’école permettrait à Ottawa de s’associer avec les provinces et les territoires, dont bon nombre font déjà le travail aux côtés de groupes communautaires. Il constituerait une forme d’extension du programme national de garderies proposé par le gouvernement du Canada.

Offrir des repas scolaires en tant que programme national permettrait à Ottawa d’utiliser son pouvoir d’achat d’une manière intelligente qui contribuerait à atténuer les inquiétudes associées à l’inflation, selon Tyler Meredith. « Ils sont potentiellement capables d’acheter de la nourriture et de la distribuer, alors que les familles individuelles n’ont pas le pouvoir de négociation pour rivaliser sur le marché lorsqu’elles vont remplir leur panier d’épicerie », a-t-il précisé.

Au cours de la dernière année, la Colombie-Britannique, le Manitoba et la Nouvelle-Écosse ont alloué de l’argent aux repas scolaires, mais des organisations sur le terrain affirment qu’un partenaire fédéral permettrait de nourrir davantage de jeunes Canadiens.

« Nous croyons qu’il n’existe aucune autre initiative que le gouvernement fédéral pourrait prendre et qui, compte tenu de l’argent dépensé, aurait un impact aussi important pour soutenir l’abordabilité des aliments et aider les familles que d’investir dans un programme national d’alimentation scolaire dans le budget 2024 », selon Carolyn Webb, coordonnatrice de la mobilisation à la Coalition pour une alimentation scolaire saine, le plus grand réseau d’alimentation scolaire au Canada.

Mme Webb ajoute qu’un programme national aiderait aussi les producteurs et les agriculteurs locaux et créerait davantage d’emplois pour les travailleurs des services alimentaires.