(Québec) Le portrait du nombre d’enseignants recherchés dans les écoles du Québec est déjà moins sombre que les 8558 postes non pourvus annoncés mercredi, selon des données préliminaires recueillies par La Presse auprès des centres de services scolaires qui affichaient les plus hauts taux de postes à pourvoir.

Mercredi, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a révélé qu’il restait 8558 postes non pourvus dans les écoles de la province à la fin de la semaine du 14 août, soit 1859 postes à temps plein et 6699 postes à temps partiel. Ces données, admettait-il, étaient déjà désuètes, puisque les centres de services scolaires et les commissions scolaires embauchent chaque jour de nouveaux enseignants. Il a promis de faire le point la semaine prochaine, à la veille de la rentrée scolaire.

Selon des données préliminaires récoltées jeudi par La Presse, la situation sur le terrain est déjà moins sombre que le portrait diffusé par Québec. Par exemple, les données dévoilées mercredi par le gouvernement indiquaient que le centre de services scolaire de Laval cherchait toujours à pourvoir 905 postes à la fin de la dernière semaine, ce qui faisait de l’île Jésus l’endroit où la pénurie d’enseignants frappait le plus fort.

« À moins de quelques jours de la rentrée scolaire, soit en date du 23 août, tous les postes réguliers d’enseignants ont trouvé preneur. Il faut savoir que 71 postes à temps plein de remplacement demeurent à pourvoir alors que 37 postes à temps partiel, en remplacement, sont à combler », nous a répondu jeudi le centre de services scolaire.

Le centre de services scolaire des Patriotes, en Montérégie, affichait 874 postes non pourvus la semaine du 14 août, indiquait mercredi le gouvernement. Or, « les données diffusées au national actuellement proviennent d’une lecture réalisée le 14 août dernier, c’est-à-dire avant la tenue de nos séances d’affectation des 16, 18 et 21 août derniers, au cours desquelles nos besoins ont été comblés en grande partie », nous a-t-on fait savoir.

« En effet, en date du 23 août, nous avons plutôt 7 postes réguliers vacants et 75 postes à temps partiel vacants dans tous nos établissements. À titre de comparaison, à pareille date l’an dernier, nous avions déclaré 16 postes réguliers ainsi que 231 postes à temps partiel vacants », a ajouté le centre de services scolaire des Patriotes.

Pas de chiffres pour Montréal

Au centre de services scolaire des Affluents, sur le territoire de L’Assomption, les données diffusées mercredi indiquaient qu’il restait 576 postes non pourvus la semaine du 14 août. « La dernière donnée disponible indique que nous avons encore 75 affectations à combler. Il est important de comprendre qu’une personne pourrait accepter 2, 3 ou 4 affectations, dont les pourcentages peuvent varier. Sur l’ensemble de ces affectations, deux postes à temps plein demeurent à pourvoir », a-t-on précisé à La Presse.

Situation similaire au centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin. Les données diffusées mercredi indiquaient qu’il y avait 377 postes non pourvus, alors qu’il reste plutôt « 15 tâches résiduelles à pourvoir (tâches qui ne sont pas du temps plein), principalement en mathématiques, en sciences et en français », et que « tous les titulaires de classe » ont été trouvés dans les écoles primaires.

« Au [centre de services scolaire des Mille-Îles], à ce jour, nous comptons un total de 14 postes d’enseignants vacants au primaire et de 47 postes vacants au secondaire. Notre taux de comblement est de 98,25 % », nous a-t-on également fait savoir. Les données diffusées mercredi par le gouvernement indiquaient qu’il y avait 260 postes à pourvoir en date de la semaine dernière.

Le centre de services scolaire de Montréal, le plus important de la province, a refusé de transmettre ses données les plus à jour, jeudi. Son porte-parole, Alain Perron, a indiqué qu’un nouvel état de la situation serait publié lundi prochain.

Au cours des dernières semaines, les directions d’établissement et les centres de services scolaires ont multiplié les démarches pour attirer des enseignants non légalement qualifiés vers les postes toujours affichés à quelques jours de la rentrée. Mercredi, le ministre Bernard Drainville a fait un appel à l’aide auprès des profs retraités pour qu’ils donnent un coup de main face à la pénurie d’enseignants.

« Il n’y aura pas de magie. On ne va pas trouver des enseignants qualifiés, avec un bac ou avec un brevet, demain matin. Un bac en éducation, actuellement, ça prend quatre ans, donc on ne peut pas espérer que ça aille vite. Mais on veut un plan au moins pour montrer et puis donner de l’espoir à tout le monde que, sur un certain nombre d’années, on va y arriver, puis on va revenir à la normale », a pour sa part dit le premier ministre François Legault.