(Montréal) Le directeur de l’école primaire des Grands-Vents de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, où une enseignante de première année a été enregistrée tandis qu’elle tenait des propos agressifs envers ses élèves, a été remplacé « pour une durée indéterminée ».

Dans un communiqué émis mercredi, le centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) écrit que « le lien de confiance est rompu entre les parents et l’école ».

« La nouvelle directrice choisie dispose de l’expérience et du recul nécessaire pour gérer l’établissement et restaurer la confiance avec les parents et les élèves », ajoute Nathalie Joannette, directrice générale du CSSMI, dans un communiqué.

Le CSSMI a indiqué à La Presse qu’il n’accorderait pas d’entrevue à ce sujet.

L’école primaire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac fait les manchettes depuis que Québecor a diffusé des enregistrements où on entend une enseignante de première année crier après ses élèves.

Tant les parents que la classe politique à Québec se sont indignés qu’elle ait pu sévir aussi longtemps à l’école sans que des mesures disciplinaires ne soient prises, d’autant plus que des parents auraient dénoncé cette situation il y a plusieurs mois.

Le CSSMI a déclenché une enquête administrative, tout comme la police municipale qui se penche sur des allégations de violence physique.

En période de questions à l’Assemblée nationale, mardi, la critique libérale en matière d’Éducation, Marwah Rizqy, a indiqué détenir des informations à savoir que « le centre de services scolaire, l’avocat ainsi que les ressources humaines savent minimalement depuis janvier pour les violences verbales et des voies de fait ».

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a qualifié « d’horreur » ce qu’il a entendu.

À la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), on attend les conclusions des enquêtes avant de se prononcer sur le cas précis de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

« Comme direction d’école, à partir du moment où on est mis au courant d’une situation dans une classe, on a l’obligation d’agir », précise néanmoins Nicolas Prévost, président de la FQDE.

Si l’intervention de la direction ne suffit pas à régler le problème, les ressources humaines des centres de services scolaires doivent normalement être avisées.

Endure-t-on des situations qui seraient autrement inacceptables en raison de la pénurie d’enseignants ? Nicolas Prévost dit qu’on ne « devrait pas ».

« On ne peut pas se permettre d’avoir des gens qui ne créent pas un climat propice d’apprentissage pour les élèves. Ça ne peut pas servir d’excuses », dit M. Prévost.

Avec La Presse Canadienne