(Québec) Bernard Drainville ferme la porte à double tour à la création d’un ordre professionnel pour les enseignants. Le ministre de l’Éducation affirme qu’il ne changera pas d’idée même si les syndicats en venaient à le réclamer, ce qui n’est pas le cas pour l’instant.

Le ministre de l’Éducation a réaffirmé jeudi que la création d’un ordre professionnel pour les enseignants « n’est pas dans [les] cartons » du gouvernement. « Vous savez que cet enjeu-là, il ne fait pas consensus au sein des enseignants et je ne parle pas seulement des syndicats », a soutenu M. Drainville.

« Syndicat, pas syndicat, je ne trouve pas que c’est une bonne idée présentement de lancer le processus de création d’un ordre professionnel », a ensuite ajouté le ministre, coupant ainsi court au débat relancé dans la foulée des évènements survenus dans une école primaire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

L’école primaire des Grands-Vents fait les manchettes depuis que Québecor a diffusé des enregistrements où on entend une enseignante de première année crier contre ses élèves.

Selon M. Drainville, les « pouvoirs » d’un ordre professionnel existent déjà dans le milieu de l’enseignement. Il a cité notamment la formation continue obligatoire pour les enseignants et la création du Protecteur de l’élève, qui sera l’ombudsman de l’éducation à partir de la rentrée 2023. M. Drainville a également rappelé qu’il dispose selon la loi d’un « pouvoir de surveillance et de sanction ».

« Sur [les] enjeux de la formation continue, de la protection du public, et des élèves en particulier, et aussi sur la question de la surveillance, ces pouvoirs existent déjà », a expliqué le ministre. « Donc, on va les exercer et je ne trouve pas que c’est une bonne idée de me lancer dans un processus pour créer un ordre qui va exercer des pouvoirs qui existent déjà », a résumé M. Drainville.

Lorsqu’elle occupait les banquettes de l’opposition, en 2012, la Coalition avenir Québec s’était engagée à créer un ordre professionnel d’enseignants si elle prenait le pouvoir. Cette promesse a rapidement été écartée par la CAQ et ne figurait pas dans la plateforme électorale de 2018.