(Québec) Bernard Drainville affirme que les inquiétudes des parents et des directions d’école face à la réorganisation d’un service d’orthopédagogie pour enfants handicapés au centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) s’expliquent par une simple « résistance » face à un nouveau modèle. « Est-ce qu’on peut donner à ce nouveau modèle la chance de faire ses preuves ? », a-t-il demandé mercredi.

Le ministre de l’Éducation réagissait à une lettre envoyée par les directions d’école de Montréal à ses membres, que La Presse a obtenue, dans laquelle elles désavouent la décision du CSSDM de réaffecter dès la prochaine rentrée scolaire 22 orthopédagogues qui viennent en aide à près de 250 élèves handicapés.

« C’est un nouveau modèle qui est proposé et comme tous les nouveaux modèles, il y a une résistance […] et une inquiétude. Alors moi, ce que je dis aux parents, aux orthopédagogues concernés et aux directions d’école qui font leur sortie, je leur dis : écoutez, laissez la chance au nouveau modèle de faire ses preuves. Parce que l’objectif du nouveau modèle, c’est de donner plus de services à plus d’élèves », a défendu M. Drainville.

Depuis 40 ans, le Service de soutien pédagogique à l’intégration des élèves handicapés physiques (SSPI) est composé d’orthopédagogues qui se déplacent dans plusieurs écoles pour aider des élèves handicapés qui fréquentent des écoles dites régulières. Le CSSDM a décidé d’abolir ce service et de réaffecter ces professionnels à des écoles. Les enfants seront à l’avenir aidés par les orthopédagogues en poste dans les écoles où ils sont scolarisés.

« Ce qu’on m’a présenté, c’est que non seulement les élèves qui ont actuellement accès à un service continueront d’y avoir accès, mais les élèves qui n’y ont pas accès pourront y avoir accès », a affirmé M. Drainville, qui défend la décision du CSSDM.

Le directeur des services éducatifs du centre de services scolaire, Benoit Thomas, a assuré à La Presse que les élèves qui bénéficiaient d’heures avec des orthopédagogues en auront autant, sinon davantage, avec la nouvelle façon de fonctionner.

« Est-ce qu’on peut donner à ce nouveau modèle la chance de se faire ses preuves ? L’idée, je le répète, c’est d’avoir plus d’élèves qui vont avoir plus de services. […] Ce qui est proposé, c’est de faire en sorte qu’on maximise le temps des orthopédagogues pour qu’elles soient au service d’un maximum d’enfants. Ça me semble une bonne idée », a dit M. Drainville.

Les directions d’école font toutefois un constat diamétralement opposé à ce qui est affirmé par le ministre de l’Éducation et le CSSDM.

« Alors que l’on se tourne vers nous pour annoncer la mauvaise nouvelle aux parents et qu’on voudrait nous faire croire que ces élèves recevront davantage de services, nous devons déplorer que cette décision aux lourdes conséquences ait été prise de façon précipitée et sans réelle consultation », ont écrit Kathleen Legault et Stéphane Brunet, présidente et vice-président de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES).

Avec Marie-Eve Morasse