Le Bureau du coroner espère être en mesure de confirmer d'ici la fin de l'année l'identité des huit disparus de la tragédie de Lac-Mégantic qui n'ont toujours pas été identifiés.

«On a toujours été prudents sur les délais depuis le début, par crainte de faire des promesses qu'on n'aurait pas été capables de tenir, mais je vous dirais qu'on en est pas mal à la dernière étape des travaux», a affirmé la porte-parole de l'organisme, Geneviève Guilbault.

«Ce qu'on a dit aux gens, c'est qu'on s'engageait à fournir les résultats finaux avant la fin de l'année 2013», a ajouté Mme Guilbault en entrevue téléphonique.

Des experts travaillent toujours à l'identification des huit victimes présumées au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal, mais également dans deux autres laboratoires - l'un en Bosnie-Herzégovine et l'autre à Thunder Bay, en Ontario.

«À Montréal, on est en mesure de faire des travaux d'anthropologie judiciaire. Par contre, si on parle d'un certain type d'analyse d'ADN sur des fragments qui sont très altérés, cela fait parfois appel à des techniques scientifiques ou de l'équipement qu'on ne possède pas ici», a expliqué la porte-parole.

Il s'agit des «analyses de la dernière chance», a indiqué Mme Guilbault, puisque certains fragments ont été sérieusement altérés en raison de l'intensité de la chaleur qui se dégageait du convoi pétrolier qui a déraillé et explosé le 6 juillet en plein coeur de la petite ville de 6000 habitants.

«Dans certains cas, on dispose d'un nombre très restreint d'éléments pour être capables de faire les travaux d'identification», a reconnu Mme Guilbault.

La dernière identification remonte au 29 août. Il s'agissait de la jeune Alyssa Charest Bégnoche, qui était âgée de 4 ans.

Trente-neuf des 47 victimes de la tragédie ont été formellement identifiées jusqu'à présent.

Le volet de l'identification a pris une énorme place depuis le drame qui s'est joué à Lac-Mégantic. Une fois qu'il sera complété, le Bureau du coroner devra en attaquer un nouveau. Et le défi risque d'être colossal.

«Il faut établir les causes probables et les circonstances des décès, rédiger les rapports d'investigation et faire des recommandations s'il y a lieu. Ça va être tout un travail aussi», a fait remarquer Geneviève Guilbault.

Ce sera surtout un travail de longue haleine: comme il arrive en bout de piste, le Bureau du coroner devra attendre les conclusions d'autres rapports - ceux des policiers ou du Bureau de la sécurité des transports du Canada, entre autres - avant de produire le sien.

En temps normal, le Bureau du coroner produit un rapport par victime qui fait l'objet d'une investigation. Il faudra voir si le caractère exceptionnel du drame à Lac-Mégantic commandera une exception.