Les sédiments prélevés non loin de trois prises d'eau municipales dans la rivière Chaudière contiennent peu ou pas d'hydrocarbures ou de métaux, selon les résultats d'analyse dévoilés jeudi par Québec, deux mois après le déraillement catastrophique de Lac-Mégantic.

Cependant, Sainte-Marie, Lévis et St-Georges devront continuer de puiser leur eau ailleurs, au moins pendant quelques mois.

Le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs affirme dans un communiqué que «les sédiments prélevés à proximité des prises d'eau de Sainte-Marie et de Lévis ne présentent pas de contamination par les hydrocarbures pétroliers».

«Les sédiments prélevés à proximité de la prise d'eau de Saint-Georges présentent de très faibles concentrations en hydrocarbures pétroliers (C10-C50). Ces concentrations ne sont pas considérées comme préoccupantes pour l'écosystème.»

«Aux trois prises d'eau, les concentrations en métaux dans les sédiments échantillonnés sont similaires aux données historiques enregistrées dans la rivière Chaudière.»

Le ministère ne fournit pas un portrait complet de la situation, considère toutefois Greenpeace. 

«On peut se questionner sur les dépassements des critères pour l'arsenic présent dans les sédiments, puisqu'il est présent dans le pétrole de schiste. Le ministère note ces dépassements à 80 km du désastre, mais qu'en est-il sur les lieux mêmes et à proximité de la catastrophe», questionne Patrick Bonin, porte-parole de la campagne Climat et Énergie chez Greenpeace. 

Même si la situation semble normale à ces endroits, il faudra attendre encore quelques mois avant de s'assurer que du pétrole ne sera pas largué des berges de la rivière en amont des prises d'eau.

Une quantité indéterminée de pétrole s'est déversée dans la rivière Chaudière lors du déraillement du convoi de la Montreal Maine & Atlantic Railway, à Lac Mégantic, le 6 juillet dernier.

Tout indique que le convoi transportait du pétrole léger, qui a tendance à flotter et s'évaporer. Cependant, les berges de la rivière ont pu être polluées sur des dizaines de kilomètres et ce pétrole peut être remis en circulation lors de brusques changements des niveaux d'eau. Malgré tout, le ministère «a bon espoir que les municipalités pourront retourner puiser leur eau à la rivière d'ici l'hiver».