Les services de renseignement américains avaient avisé les Forces canadiennes que les talibans et Al-Qaïda rassemblaient leurs forces dans le sud de l'Afghanistan en prévision de l'arrivée des troupes de l'OTAN à Kandahar.

C'est ce que révèle une nouvelle étude publiée dimanche par l'Institut canadien de la défense et des affaires étrangères.

Grâce à des entrevues et à des recherches documentaires, les chercheurs ont découvert que l'armée canadienne avait été mise au courant de la situation à Kandahar avant d'y envoyer ses soldats.

L'étude raconte que le général canadien responsable des opérations de l'OTAN dans le sud de l'Afghanistan, le brigadier-général David Fraser, et le commandant du groupement tactique du 1er Bataillon, le lieutenant-colonel Ian Hope, ont participé à une réunion en août 2005 avec des représentants des services de renseignement des États-Unis.

Durant la rencontre, les dirigeants militaires canadiens ont appris que la stratégie défensive des talibans était temporaire et qu'ils passeraient probablement à l'attaque dans les mois qui suivaient.

Selon l'étude, l'armée américaine croyait même que les talibans avaient commencé à former des gouvernements fantômes dans le sud du pays, signe qu'une insurrection était sur le point d'éclater.

Le lieutenant-colonel Hope a aussi reçu un autre avertissement en janvier 2006 provenant directement du général américain responsable du centre de commande CENTCOM, le quartier général des opérations en Irak et en Afghanistan.

À ce jour, cette étude constitue le rapport le plus complet et le plus clair de ce que savaient les dirigeants canadiens avant de déployer leurs troupes en sol afghan à l'hiver 2006.

L'ancien gouvernement libéral, qui a ordonné l'envoi des soldats canadiens en Afghanistan, et l'actuel gouvernement conservateur ont répété à plusieurs reprises qu'ils avaient été surpris par la violence de la révolte des talibans au printemps 2006.