Les accusations portées contre un soldat canadien relativement au décès d'un collègue en Afghanistan en 2006 ont été abandonnées, mardi, en cour martiale.

Le caporal-chef Robbie Fraser faisait face à des accusations d'homicide involontaire et de négligence dans l'exercice de ses fonctions relativement au décès du caporal-chef Jeffrey Walsh. 

On alléguait jusque-là qu'un coup avait été tiré de l'arme du caporal-chef Fraser à l'intérieur d'un véhicule militaire près de Kandahar, en août 2006.

Mais mardi matin, au début du procès en cour martiale à Shilo, au Manitoba, de nouveaux éléments de preuve ont été présentés qui mettent en doute que le caporal-chef Fraser ait lui-même tiré le coup de feu fatal.

Le caporal-chef Fraser s'est dit soulagé que les accusations aient été abandonnées, mais a ajouté que rien n'allait changer sur ce qui s'était produit en cette journée du mois d'août 2006. «Cela a été difficile pour les deux familles. C'est bien que l'affaire soit terminée pour les deux», a-t-il déclaré.

Le procès en cour martiale a commencé mardi mais après une quinzaine de minutes d'audience, les accusations ont été abandonnées, a expliqué la porte-parole militaire Lori Truscott.

Selon une analyse balistique, deux armes avaient été placées l'une sur l'autre dans le véhicule militaire. L'une d'entre elles aurait désactivé le cran de sûreté de l'autre, déclenchant le coup de feu mortel qui a atteint le caporal-chef Walsh.

Cette analyse balistique a également établi qu'aucun résidu de tir d'arme à feu n'a été retrouvé sur les doigts de M. Fraser. Le caporal-chef a d'ailleurs toujours affirmé qu'il ne tenait pas d'arme au moment de l'incident.

La défense a basé sa stratégie en cour sur ces révélations.

Mme Truscott a indiqué qu'une arme, de taille plus grande, a ouvert le feu d'une autre arme, plus petite celle-là, et qu'aucune de ces armes ne se trouvait dans les mains du caporal-chef Fraser.

Lors d'une interview avant que les accusations ne soient abandonnées, l'avocat de M. Fraser, le lieutenant-colonel Troy Sweet, a estimé que cette affaire était un «accident malheureux».