Ce n'est qu'à une deuxième réunion en deux jours, jeudi après-midi, que les ministres du gouvernement Charest ont pu enfin lire le projet de loi qui sera déposé à l'Assemblée nationale vers 21 heures. La première réunion, mercredi, avait été prolongée et «passablement difficile», a-t-on appris d'un membre du gouvernement.

Chaque membre du gouvernement avait été invité à exprimer son point de vue sur la voie à emprunter pour juguler la crise étudiante.

Les propositions à l'origine étaient plus dures que celles ramenées finalement jeudi, a-t-on appris. On a écarté une formulation qui aurait pu irriter les enseignants que l'on veut tenir loin des barrages de manifestants, l'expression «enseignants» a été remplacée par «quiconque» a-t-on appris.

Parmi les tenants de la ligne dure, on retrouvait le ministre des Finances Raymond Bachand, qui avait inclus les hausses des droits de scolarité dans son budget 2010. Plusieurs ministres voulaient toutefois être plus conciliants, notamment en ce qui concerne les sanctions prévues pour les contrevenants.

Même dans sa dernière mouture, le projet de loi prévoit des amendes «sévères» pour les contrevenants.

Le projet de loi veut donner des dents aux policiers et ajouter des infractions pour empêcher les étudiants en grève de bloquer l'accès aux établissements d'enseignement à leurs collègues qui souhaitent assister aux cours.

Le projet prévoit aussi que les CEGEPS paralysés par le boycott verront la session suspendue jusqu'au 15 août. La session d'hiver sera donnée jusqu'à la fin septembre et la session d'automne reprendra en octobre.

Après la réunion du conseil des ministres, un autre caucus des députés est prévu, convoqué pour 19 h 30. L'Assemblée nationale reprendra ses travaux à 20 heures, pour une seconde période des questions pour un même jour, une situation inusitée.