Une dizaine d'ex-employés de la commission Charbonneau se sont joints à la Ligue d'action civique pour participer à la mise en place d'un comité de suivi afin de s'assurer que les 60 recommandations de la commission d'enquête ne tombent pas dans l'oubli.

Il s'agirait de gens déçus par l'accueil plutôt tiède qu'a reçu le rapport de la Commission, rendu public en novembre dernier. Craignant que la dissension du commissaire Renaud Lachance sur un chapitre n'occulte l'ensemble du rapport et les recommandations, ces ex-employés ont sollicité la Ligue d'action civique pour poursuivre leur engagement. Ils ne renieraient toutefois pas leur engagement à la confidentialité. Aucun procureur ou personnalité connue du grand public ne ferait partie du groupe.

La Ligue d'action civique (LDAC) dévoilera aujourd'hui, en conférence de presse, la nature exacte du travail qui sera entrepris pour faire pression sur le gouvernement de Philippe Couillard. On y présentera les experts qui composeront le comité public de suivi et le fonctionnement de ce dernier. Le rapport de la commission Charbonneau sera commenté en détail, tout comme la situation politique actuelle.

« On n'est pas en mode réclamation », a indiqué lundi Frédéric Lapointe, de la LDAC, selon qui il importe de ne pas laisser entre les mains du gouvernement le suivi à faire. « On ne demande pas qu'un comité de suivi soit créé. On en annonce un », a-t-il ajouté. L'organisme Transparency International Canada apporte son soutien à l'initiative de la LDAC.

Projet de loi présenté

Jusqu'à maintenant, le gouvernement a réagi aux recommandations de la commission Charbonneau en présentant un projet de loi sur la protection des lanceurs d'alerte (projet de loi 87). La première mouture du projet de loi se limitait à interdire les représailles dans les organismes publics relevant du gouvernement. Ni les municipalités ni le secteur privé n'étaient visés. Des modifications sont maintenant prévues.

De plus, en octobre dernier, un mois avant que le rapport de la commission Charbonneau ne soit public, le gouvernement a annoncé son intention de créer une structure afin d'encadrer les marchés publics. Cette annonce correspondait, à peu de chose, près, à la principale recommandation de la Commission.