Le mari de Pauline Marois doit s'expliquer au sujet de son «deal» avec la FTQ, demande l'opposition. Et il devrait le faire de préférence à la commission Charbonneau.

«Je ne veux pas m'immiscer dans les travaux de la commission, mais s'il proposait lui-même de donner sa version, ce serait une très bonne chose», indique la caquiste Sylvie Roy.

Lise Thériault du Parti libéral s'inquiète aussi des liens, sans vouloir faire la même demande à la commission.

Selon l'écoute électronique entendue mardi à la commission, l'ancien président de la FTQ Michel Arsenault  disait en 2009 avoir un «deal» avec Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois. M. Arsenault parlait avec Jean Lavallée, alors président de la FTQ-Construction.

Mme Marois a assuré aujourd'hui qu'il n'y avait «pas de deal» entre la FTQ et son mari, ancien PDG du Fonds de solidarité de la FTQ.

La conversation téléphonique entre MM. Arsenault et Lavallée date de la mi-avril 2009. L'Action démocratique du Québec, alors dirigée par Sylvie Roy, réclamait déjà une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction.

Les deux poids lourds de la FTQ cherchaient à convaincre le Parti québécois de ne pas relayer cette demande.

«Faut pas que le PQ embarque dans ça. Si y'embarque dans ça, y vont s'faire ramasser eux autres aussi», disait M. Lavallée.

«Ben y sont mal pris en osti, parce qu'on a un deal avec Blanchet là», lui répondait M. Arsenault.

Pauline Marois se défend. Elle rappelle que le PQ a réclamé une commission d'enquête. «Mais ils ont attendu six mois pour le demander!», rappelle Mme Roy, aujourd'hui caquiste. Quand le PQ a relayé cette demande, à l'automne 2009, il se ralliait à la pression populaire, de plus en plus forte, ajoute-t-elle.

La libérale Lise Thériault se demande si la FTQ n'a pas exercé de «pression indue» sur Mme Marois, alors chef de l'opposition officielle, à cause de son mari.

En novembre 2009, la FTQ-Construction se vantait d'un certain appui de Mme Marois. «La FTQ-Construction ne veut pas d'un spectacle médiatique instrumentalisé par des objectifs politiques partisans. À cet égard, Pauline Marois du Parti Québécois, souscrit à certaines appréhensions de la FTQ-Construction et réclame une commission d'enquête publique avec un mandat clair et à laquelle s'appliquent les règles de droit habituelles», écrivait-elle dans un communiqué de presse.