Un témoignage fort attendu est prévu cette semaine à la commission Charbonneau. L'homme d'affaires Louis-Pierre Lafortune viendra expliquer sa proximité avec plusieurs membres du crime organisé.

En pause cette semaine, les audiences publiques reprendront lundi. Le menu s'annonce chargé alors que la Commission prévoit entendre quatre témoins, en plus de devoir débattre de la levée de l'interdit de publication sur le témoignage de l'entrepreneur Yannick Payette.

Avant de se lancer dans ce débat juridique, l'enquête publique entendra à nouveau deux enquêteurs de la Commission. Nicodémo Milano et Stephan Cloutier avaient déjà été appelés à la barre pour présenter des éléments de preuve récoltés lors de l'opération Diligence, notamment beaucoup d'écoute électronique. L'enquête publique doit ensuite entendre la fin du témoignage de Guy Thériault, ex-directeur investissements de la SOLIM, suspendu la semaine dernière.

Accusé de gangstérisme

C'est à la suite de ces trois témoignages que la Commission entendra Louis-Pierre Lafortune. Tout indique que son avocat et le Directeur des poursuites criminelles et pénales demanderont une ordonnance de non-publication. L'homme d'affaires, qui a été vice-président de Grues Guay de 2005 à 2009, a été accusé de gangstérisme et de complot pour recyclage de produits de la criminalité dans le cadre de l'enquête Diligence.

Le nom de Louis-Pierre Lafortune a fréquemment rebondi à la Commission où, en plus de son amitié avec Jocelyn Dupuis, il a été décrit comme un proche des motards Normand Casper Ouimet, Jacques Israël Émond et du caïd Raynald Desjardins. L'enquête publique a diffusé une demi-douzaine de bandes obtenues par écoute électronique issues de Diligence.

Son nom a surgi la première fois lors du témoignage de Frank Zampino. Sur un enregistrement, Louis-Pierre Lafortune a discuté de l'achat de billets pour une activité de financement pour Garnier Kids, fondation de l'entrepreneur Joe Borsellino. «C'est Frank Zampino, on n'a pas le choix», l'a-t-on entendu dire.

Lors de son témoignage, le syndicaliste Ken Pereira a affirmé que Louis-Pierre Lafortune lui avait organisé une rencontre avec Raynald Desjardins. L'homme d'affaires lui aurait offert 300 000$ par un intermédiaire pour qu'il cesse d'importuner l'ex-syndicaliste Jocelyn Dupuis pour ses faramineuses allocations de dépenses.