L'ancien président du comité exécutif et numéro 2 de la Ville de Montréal, Frank Zampino, aurait passé une «commande politique» pour qu'un contrat de voirie de 8,4 millions, dans l'est de Montréal, soit attribué au magnat de la construction Tony Accurso.

C'est ce qu'a affirmé à la commission Charbonneau l'ancien entrepreneur Lino Zambito, hier, au troisième jour d'un témoignage de plus en plus incriminant.

Le contrat en question a été attribué en juin 2005 à Simard-Beaudry Construction, propriété de M. Accurso. Il visait la démolition d'un viaduc et la construction d'un carrefour giratoire rue Notre-Dame, près du pont Le Gardeur, qui mène vers Repentigny.

Ce contrat, qui aurait dû attirer une bonne douzaine de soumissionnaires dans des circonstances normales, n'a intéressé que quatre entrepreneurs, dit M. Zambito. L'attribution «politique» du contrat a éloigné les concurrents.

Les dés étaient pipés, dit M. Zambito, qui a soumissionné sans conviction. Le contrat était «arrangé», comme d'autres appels d'offres publics auxquels il a participé en 10 ans. Mais à la différence des autres contrats, cet «arrangement» n'avait pas été convenu entre les entrepreneurs.

«L'information qui a été véhiculée chez les entrepreneurs, c'est que cette commande politique provenait directement de M. Zampino», qui était alors président du comité exécutif de Montréal.

«Il y a eu des discussions autour de ce contrat-là, dit-il. Les entrepreneurs étaient un peu mécontents de laisser aller ce projet à Simard-Beaudry. L'information a été envoyée aux entrepreneurs. Moi, je l'ai appris par les dirigeants avec qui je faisais affaire. Je ne me souviens pas qui. Mais je me souviens qu'il y avait eu des discussions assez actives» dans le dossier.