Comme chaque fois qu'une tragédie éclate, c'est sur Twitter que tout le monde s'informait hier matin pour savoir ce qui se passait à Ottawa. Selon Steve Ladurantaye, de Twitter Canada, c'est le journaliste Peter Henderson (@Hendenburg) de Wire Report qui, le premier, a tweeté en direct de l'événement. Il était au pied du Monument aux morts avant la police et a diffusé une seule photo, celle où on voyait les secouristes tenter de réanimer le militaire touché par les balles du tireur.

Twitter est devenu sans contredit un réflexe lorsqu'on veut connaître l'évolution d'une situation de crise. D'abord, on ouvre la télé, car on veut voir. Ensuite, quand on est familier avec les réseaux sociaux, on se «branche» sur les mots-clics. Hier, il y en avait quatre principaux: #OttawaShooting, #AttentatOttawa #StaySafeOttawa et #OttawaStrong.

L'autre lieu d'intérêt qui est devenu rapidement très populaire hier: la page des députés fédéraux présents sur Twitter. Ils étaient les témoins au coeur de l'action, le mercredi étant LA journée de la semaine où la majorité d'entre eux sont présents au Parlement. Enfermés dans les bureaux, protégés par les forces de l'ordre, ils ont passé la journée à décrire ce qu'ils voyaient puis à rassurer leurs proches. Ils ont abondamment remercié les policiers et les membres de la sécurité du Parlement. Plusieurs ont mentionné le courage du sergent d'armes Kevin Vickers et sa photo a été diffusée des dizaines de fois.

Jasbir Sandhu, député néo-démocrate de Surrey North, a été le premier député à rapporter des coups de feu, mais c'est Gerry Byrne, député libéral de Humber-St. Barbe-Baie-Verte, enfermé dans un bureau situé au 5e étage, qui a diffusé les photos les plus intéressantes, dont celle des policiers arrivés sur les lieux et une autre d'une voiture suspecte de couleur noire abandonnée devant l'édifice du Parlement.

La GRC a pour sa part utilisé Twitter pour lancer un appel au calme. On a également lu plusieurs appels à tous demandant aux témoins de ne pas révéler la position des policiers pour des raisons évidentes de sécurité.

Informations erronées

Le pouvoir de Twitter dans de tels événements ne se dément donc pas, mais cela ne signifie pas qu'il faille croire tout ce qu'on lit. Or, à chaque événement de ce genre, malgré les nombreuses mises en garde, on joue avec le feu et on relaie de fausses informations. 

C'était le cas hier lorsque des animateurs de radio lisaient des tweets en ondes alors que l'information n'avait pas été confirmée. On est donc passé d'un à deux, puis à trois suspects en l'espace d'une heure. 

Sur Twitter, la rumeur s'emballe vite. Hier, plusieurs personnes retweetaient d'ailleurs un document de l'émission américaine On the Media rappelant les neuf principes à observer dans une circonstance comme l'attentat d'Ottawa. Parmi ceux qu'il faut se rappeler: «Dans les moments suivant immédiatement l'événement, les médias vont mal le rapporter»; «Ne faites pas confiance aux sources anonymes»; et, surtout, «attention aux retweets spontanés. Une part de responsabilité vous revient».

Des réactions partout dans le monde

Le président français a réagi dans un communiqué:

François Hollande a exprimé mercredi soir la «totale solidarité de la France» après la fusillade au Parlement d'Ottawa, au cours de laquelle un soldat canadien a été tué. Le président de la République, qui se tient «informé» de l'évolution dans la capitale canadienne, a exprimé «la totale solidarité de la France à l'égard du Canada et tirera toutes les conclusions de ce qui vient de se produire».

- François Hollande, président de la République de France

Sur Twitter, le premier ministre britannique a écrit:

«Je suis consterné par l'attaque d'aujourd'hui à Ottawa. J'offre mon appui total

au premier ministre Harper et aux Canadiens qui doivent affronter cet événement.»

- David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni

Sur Twitter, le premier ministre australien a écrit:

«Aujourd'hui, j'ai parlé au premier ministre Harper pour lui offrir nos condoléances et notre solidarité avec le Canada après le meurtre horrible d'un soldat canadien au cours de la journée.»

- Tony Abbott, premier ministre d'Australie

«Le secrétaire général assure que ses pensées sont avec la population

et le gouvernement du Canada en ces temps difficiles.»

- Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, dans une déclaration officielle

- Éric-Pierre Champagne, et Emilie Côté