« Plus vite » et « mieux » ne sont pas toujours synonymes, au contraire. Lever le pied est parfois une bonne idée, en voici quatre exemples.

Améliorer ses chances de survie

Cycliste ou piéton, si vous êtes heurté par un véhicule motorisé roulant à 50 km/h, votre risque d’en mourir est de 75 %. À 30 km/h, il n’est plus que de 10 %. Pour les passagers aussi, la vitesse peut changer la donne. Un véhicule qui roule à 100 km/h aura besoin, pour s’arrêter, d’une distance deux fois moins grande que s’il roulait 130 km/h (76 mètres au lieu de 165 mètres, sur chaussée sèche). Ralentir atténue aussi la violence des collisions. Un impact à 50 km/h est déjà l’équivalent d’une chute d’un édifice de quatre étages. À 100 km/h ? Quatorze étages…

Sources : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)

Polluer moins

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

À 100 km/h, un véhicule consomme environ 20 % moins de carburant qu’à 120 km/h, rappelle Ressources naturelles Canada.

Réduire d’au moins 10 km/h les vitesses maximales permises sur les autoroutes des économies dites avancées diminuerait la consommation de pétrole des automobiles d’environ 290 milliers de barils de pétrole par jour (et de 140 kb/j additionnels pour les camions), a calculé l’Agence internationale de l’énergie. Sachant qu’un litre d’essence consommé par un véhicule motorisé génère environ 2,3 kg de CO2, lever le pied sur les autoroutes peut avoir un effet non négligeable. À 100 km/h, un véhicule consomme environ 20 % moins de carburant qu’à 120 km/h, rappelle Ressources naturelles Canada.

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Manger mieux

PHOTO JOANN PAI, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Prendre le temps de mastiquer amènerait aussi « un niveau de satisfaction plus élevé : chaque bouchée vient avec plus de plaisir que si on avale rapidement ».

Avaler son repas moins vite, avec attention, est bénéfique à plusieurs égards. « Quand on mange plus lentement, on apprécie davantage les aliments et on se satisfait de moins », souligne la nutritionniste Stéphanie Côté. Cela permet « de réduire l’indice de masse corporelle, de réduire le risque de devenir obèse. C’est associé à moins de risques de maladies cardiovasculaires, et aussi de diabète de type 2 », suggèrent des méta-analyses. Prendre le temps de mastiquer amènerait aussi « un niveau de satisfaction plus élevé : chaque bouchée vient avec plus de plaisir que si on avale rapidement ». Sans oublier que le signal de satiété prend de 15 à 20 minutes à se rendre au cerveau.

Consultez le site du Scientifique en chef du Québec Consultez le Guide alimentaire canadien

Travailler sécuritairement

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Faire des micropauses aide à « relaxer ses articulations », et organiser des rotations permet que « ce ne soient pas toujours les mêmes personnes qui soient exposées à ces cadences rapides ».

« Il y a un lien assez bien démontré entre le nombre de gestes répétitifs à faire sur une période et l’apparition subséquente de troubles musculo-squelettiques », dit Denis Denys, ergonome et professeur au département des sciences de l’activité physique de l’UQAM. Une cadence trop rapide peut aussi être stressante, et priver l’employé de la satisfaction du travail bien fait. Si suggérer aux employeurs de ralentir serait, « dans le système de production [actuel], très mal accueilli », il y a d’autres possibilités. Faire des micropauses aide à « relaxer ses articulations », et organiser des rotations permet que « ce ne soient pas toujours les mêmes personnes qui soient exposées à ces cadences rapides ».