(Ottawa) Quatre présidents d’université ont reconnu lundi que l’antisémitisme constituait un problème sur leurs campus, devant les députés fédéraux.

Les députés ont interrogé les présidents de l’Université de Toronto, de l’Université McGill, de l’Université Concordia et de l’Université de la Colombie-Britannique sur leurs codes de conduite, leurs réponses aux campements propalestiniens et leurs efforts pour inclure les étudiants juifs dans les initiatives d’équité, de diversité et d’inclusion.

Lorsque le député libéral Anthony Housefather a demandé à tous les quatre si l’antisémitisme constituait un problème important sur leurs campus, ils ont tous répondu oui.

Graham Carr, président de l’Université Concordia, a souligné plusieurs incidents survenus dans l’établissement depuis le 7 octobre, notamment ce qu’il a qualifié d’attaque « honteuse » contre le groupe juif Hillel Concordia.

M. Carr a également noté qu’il y a eu des actions pacifiques, notamment menées par des groupes propalestiniens et pro-israéliens qui tiennent des tables d’information les unes à côté des autres, et ce, sans incident.

« Je partage ces exemples tant positifs que négatifs pour être transparent. Oui, des tensions existent à Concordia, mais il y a aussi un calme remarquable », a-t-il soulevé.

Il a ajouté que la haute direction de l’école consultait régulièrement les professeurs et les étudiants juifs depuis le 7 octobre pour entendre leurs préoccupations et leurs conseils sur la manière de les soutenir.

Le président de l’Université de Toronto, Meric Gertler, a déclaré que des efforts « globaux et multiformes » avaient été déployés pour lutter contre l’antisémitisme.

« Sont-ils suffisants ? Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cas d’antisémitisme, la réponse, pour nous et pour la société dans son ensemble, doit être non », a-t-il ajouté, dans son mot d’ouverture.

Meric Gertler a également souligné les excuses présentées en 2022 par la faculté de médecine de l’université et les hôpitaux affiliés pour la « pratique historique honteuse » consistant à imposer des quotas pour les étudiants en médecine et les stagiaires juifs dans les hôpitaux des années 1940 aux années 1960.

La députée conservatrice Melissa Lantsman a interrogé ce dernier à propos du campement sur son campus, lui demandant si des étudiants avaient été suspendus pour comportement mettant en danger les étudiants juifs.

Meric Gertler a répondu que personne n’a encore été suspendu, mais que des processus étaient en cours.

Leur témoignage sur la Colline du Parlement survient alors que les dirigeants, étudiants et professeurs juifs expriment leurs inquiétudes face à l’augmentation des discours de haine et de la violence depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’automne dernier.

Dans les dernières semaines, plusieurs campements propalestiniens ont également vu le jour sur les campus d’universités canadiennes.