(Montréal) Plusieurs syndicats ont manifesté devant le Centre des congrès de Saint-Hyacinthe, en Montérégie, où se déroulait le conseil général de la Coalition avenir Québec (CAQ), samedi.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) était notamment présente. Le syndicat réclame de meilleures conditions de travail et salariales pour ses travailleurs.

« Les professionnels en soins qui tiennent le réseau de santé à bout de bras […] sont épuisés, ils sont tannés », a affirmé Roberto Bomba, trésorier de la FIQ, en entrevue.

« M. Legault, il faut reconnaitre l’expertise des personnes en soins [qui sont] majoritairement des femmes », a poursuivi M. Bomba, présent aux manifestations qui ont débuté vers 11 h 30 et qui se sont terminées peu avant 14 h.

Par voie de communiqué, la FIQ a indiqué que ses membres souhaitent « rappeler aux députés caquistes qu’elles n’ont toujours pas d’entente de principe ».

Une entente de principe avait été conclue entre le syndicat et le gouvernement au mois d’avril, mais les membres l’ont refusée.

Le syndicat souhaite donc que le gouvernement apporte des solutions concrètes à la table de négociation.

« On ne peut pas être plus clairs que ça, les choses doivent changer », a déclaré M. Bomba, qui a souligné au passage que les moyens de pression s’intensifieraient dans les prochaines semaines et que la FIQ manifesterait « tout l’été ».

Roberto Bomba a aussi dit que les travailleurs en soins ne se sentent pas écoutés par le gouvernement.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a rétorqué dans une déclaration écrite que « le gouvernement doit respecter la capacité de payer des Québécois, être équitable envers les autres syndiqués et avoir des conventions collectives qui permettent d’offrir des soins de qualité ».

Elle a souligné que « des ententes équilibrées ont été conclues avec le Front commun » grâce à une « souplesse » du côté syndical.

« Nous avions une entente similaire avec la FIQ, mais elle a été rejetée. Actuellement, la FIQ revient à la table avec des demandes qui remettent en question cette souplesse et en plus, elle ajoute d’autres demandes salariales », a déclaré Mme LeBel.

La FIQ regroupe plus de 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.

D’autres syndicats présents

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) manifestaient également au Centre des congrès de Saint-Hyacinthe.

Le SFPQ souhaitait se faire entendre dans le cadre du renouvellement de la convention collective de ses 26 000 membres, qui occupent en majorité des emplois de bureau et de techniciens dans les ministères et les organismes québécois.

« Depuis des mois, le gouvernement de la CAQ freine la progression des négociations. Nos demandes sont pourtant raisonnables : des conditions salariales équitables qui tiennent compte des offres aux groupes de syndiqués du secteur public, ainsi que du marché de l’emploi et de l’inflation. En refusant encore et toujours de reconnaitre la nécessité de valoriser les emplois de la fonction publique, ce gouvernement démontre son manque de respect envers nos membres et le travail qu’ils accomplissent », a affirmé le président général du SFPQ, Christian Daigle, dans un communiqué.

Le SPGQ, sans convention collective depuis plus d’un an, abonde dans le même sens. « Nos membres ont fait preuve de patience, mais celle-ci a des limites. Il est temps de conclure une entente pour le renouvellement de leur convention collective », a dit Guillaume Bouvrette, président du SPGQ, par voie de communiqué. Il affirme que le groupe a « proposé des solutions concrètes pour dénouer l’impasse ».

Les membres de la CSN veulent pour leur part faire valoir leur opposition à la réforme du ministre de la Santé, Christian Dubé, et à la privatisation du réseau de la santé.