(Québec) Quelque 300 volontaires du réseau de la santé ont levé la main pour faire partie de la nouvelle « équipe volante publique » qui sera dépêchée sur la Côte-Nord et en Abitibi-Témiscamingue, où la fin du recours aux agences provoque des réductions de services.

Le ministre de la Santé a fait état du bilan sur le réseau X, mardi matin. « Déjà, plus de 300 personnes ont manifesté leur intérêt pour faire partie de l’équipe volante publique », a écrit Christian Dubé.

« Les conditions finales seront connues dans les prochaines semaines, après la signature des conventions collectives avec la CSN et la FTQ », a-t-il ajouté.

Les volontaires toucheront notamment une prime de 100 $ par jour. Le ministre a énuméré sur le réseau social plusieurs autres « conditions avantageuses » sans en préciser le détail. Il a notamment évoqué un « taux horaire bonifié par différentes primes », la « souplesse dans les horaires » et le « temps supplémentaire à taux intéressant ».

Le gouvernement Legault et les syndicats (CSN et FTQ) ont annoncé jeudi la création d’une « équipe volante publique » d’infirmières et de préposés aux bénéficiaires qui iront prêter main-forte d’abord sur la Côte-Nord et en Abitibi-Témiscamingue. À terme, ces travailleurs pourront être dépêchés partout au Québec.

Seulement sur la Côte-Nord, la région est à la recherche d’une cinquantaine de travailleurs.

La Côte-Nord et l’Abitibi-Témiscamingue ont été plongées dans une crise la semaine dernière à l’approche de l’entrée en vigueur d’un nouveau contrat mammouth venant limiter le recours aux agences.

Mégacontrat

Ce mégacontrat plafonne les tarifs offerts aux employés d’agence, ce qui a eu pour effet de dissuader des dizaines de travailleurs du privé de se déplacer en régions éloignées. Ces tarifs maximums s’appliquent aussi aux heures supplémentaires.

La création de cette équipe – qui est un peu l’équivalent d’une agence publique de main-d’œuvre – comptera sur un bassin de travailleurs pour combler les besoins dans le réseau.

Québec a pu aller de l’avant en vertu de dispositions négociées dans les nouveaux contrats de travail des syndiqués qui permettent la mobilité volontaire du personnel. La FIQ, qui est toujours en négociation avec le gouvernement Legault, ne fait d’ailleurs pas partie de l’initiative.

Il s’agissait d’une proposition des établissements en régions éloignées dans la foulée de l’adoption de la loi visant à abolir le recours aux agences privées. Le ministre Christian Dubé avait lui aussi manifesté son souhait de mettre sur pied une telle équipe, en 2021.

François Legault avait même évoqué cette solution dans son discours d’ouverture en octobre 2021 lorsqu’il voulait préciser ses engagements à un an des élections. « Il faut s’affranchir des agences privées. Il faut bâtir un réseau public fort, capable de répondre en tout temps aux besoins des Québécois. Et on travaille donc, actuellement, sur un mécanisme de dépannage à même le réseau public », disait-il.