Les citoyens ont parlé : la « pire route » de la province en 2024 est la 329 à Saint-Adolphe-d’Howard, dans les Laurentides, qui se retrouve très haut dans le palmarès pour la deuxième année d’affilée. À CAA-Québec, on reconnaît toutefois que cet exercice non scientifique, de plus en plus critiqué, est appelé à changer.

Pour la neuvième année, l’organisme a fait paraître jeudi son palmarès des pires routes de la province. Il s’agit essentiellement d’un sondage réalisé en ligne, sur une période de trois semaines, où les usagers de la route sont invités à signaler les axes routiers qui sont à leurs yeux les plus dangereux.

Cette année, quelque 4465 Québécois ont fait valoir leur opinion. Et c’est la route 329 de Saint-Adolphe-d’Howard, qui relève du ministère des Transports, qui a remporté la palme. L’an dernier, elle avait terminé deuxième. La prolifération des nids-de-poule est évidente sur cette route régionale depuis quelques années. Des travaux d’entretien y ont d’ailleurs lieu en continu.

Au deuxième rang du palmarès de 2024, on retrouve le chemin du Contour-du-Lac-à-Beauce, à La Tuque, en Mauricie, suivi du chemin Pink à Gatineau, en Outaouais. Suivent le chemin Notch à Chelsea, le boulevard Albiny-Paquette à Mont-Laurier, le chemin des Mille-Isles dans la municipalité du même nom, le chemin de Val-des-Lacs à Sainte-Sophie, le chemin Édouard-Roy à Sherbrooke, le chemin Klock à Gatineau et, enfin, la route 321 à L’Ascension.

Bref, ce sont les Laurentides qui, avec cinq mentions sur dix, remportent la palme de la région la plus touchée par les routes en mauvais état. L’Outaouais a de son côté trois mentions, alors que la Mauricie et l’Estrie en ont une.

Comme l’an dernier, la région de Montréal est exclue du top 10, mais plusieurs artères ont tout de même été mentionnées comme étant en mauvais état. Il s’agit de la rue Notre-Dame, de l’avenue Christophe-Colomb, de la rue Sherbrooke, des boulevards de l’Acadie et Rosemont ou encore de la rue Jean-Talon.

À Québec, les boulevards Jean-Talon, de l’Ormière et Pierre-Bertrand, ainsi que la rue Soumande et l’avenue du Bourg-Royal, ont aussi été évoqués par les internautes.

Changements en vue ?

Le mois dernier, le collaborateur de La Presse et ex-maire de Gatineau Maxime Pedneaud-Jobin s’opposait fermement dans nos écrans à ce palmarès des pires routes qui, selon lui, est « loufoque » d’un point de vue méthodologique. L’exercice envoie un message « toxique » et encourage « la promotion d’une vision préhistorique de ce que devrait être la priorité de tous les usagers de la route », affirmait-il.

CAA-Québec avait répliqué n’avoir jamais présenté son palmarès comme une analyse scientifique. Son directeur des affaires publiques, Nicolas Ryan, avait toutefois rappelé que plus de 75 000 votes avaient été comptabilisés en huit ans, ce qui avait « permis d’offrir à de nombreuses personnes mobilisées de meilleures infrastructures routières ».

Joint à ce sujet, un porte-parole de l’organisation, David Mercille, a quant à lui reconnu jeudi que la campagne « a pris un peu d’âge en neuf ans », au fil de l’évolution des mentalités en matière de sécurité routière.

« On en discute actuellement à l’interne, pour savoir si on change un peu l’angle de la campagne, et comment on peut l’améliorer pour la rendre plus à jour. Le but, c’est juste de donner une voix aux citoyens, mais on reste très ouvert à la critique », a-t-il expliqué.

« Ultimement, on donne une voix aux citoyens pour remettre les questions d’infrastructures routières à l’ordre du jour. C’est tout. Et on reconnaît que ça reste une infime partie du réseau routier qui aura été améliorée avec ça », a conclu M. Marcille.