L’Université McGill déposera une nouvelle demande d’injonction visant à démanteler le campement propalestinien établi sur son terrain.

« L’Université McGill passe à l’étape suivante et déposera une requête d’injonction interlocutoire », a annoncé l’administration par voie de communiqué, sans donner de date exacte.

En tant que propriétaire du campus, l’Université McGill affirme qu’elle a le dernier mot sur l’utilisation de son terrain et de son campus. Elle affirme vouloir mettre fin à « l’occupation de sa propriété pour une durée indéterminée », en précisant cependant qu’elle ne désire pas empêcher les manifestations.

Pour obtenir une injonction interlocutoire, McGill devra notamment prouver à la Cour supérieure qu’elle risque un tort sérieux ou irréparable, et que les avantages d’accorder l’injonction sont plus importants que les inconvénients.

La Cour supérieure a refusé mercredi dernier une demande d’injonction provisoire de McGill, qui affirmait que le campement posait des risques pour la sécurité sur son campus. Pour obtenir une injonction provisoire, le plaignant doit démontrer qu’il y a urgence d’agir, mais l’université n’a pas prouvé que c’était son cas, selon le juge Marc St-Pierre.

Une première demande d’injonction contre le campement, déposée par deux étudiants, avait aussi été refusée par la Cour supérieure, car la preuve présentée par les plaignants était trop faible.

L’administration assure qu’elle demeure ouverte au dialogue avec les organisateurs du campement. « Nous entendons poursuivre ces discussions en toute bonne foi afin de trouver une solution », a ajouté l’Université.

Pas d’essoufflement au campement

« Nous ne nous laisserons pas dissuader, malgré les tentatives de McGill d’étouffer les voix étudiantes », a commenté une porte-parole du campement, au téléphone avec La Presse.

Les organisateurs du campement ont participé aux discussions avec McGill « sérieusement et volontairement », selon la porte-parole, qui fait partie de l’organisation Voix juives indépendantes (VJI). « Nous leur avons présenté un échéancier de désinvestissement et des idées de changements concrets, en leur disant avec quelles compagnies rompre leurs liens », énumère-t-elle.

Nous sommes prêts à démanteler ce campement si McGill écoute nos demandes et passe à l’action.

Une porte-parole du campement

Or, le recours de McGill à une demande d’injonction a « rendu les relations beaucoup plus difficiles », déplore la porte-parole.