Un mois après l’apparition du premier campement propalestinien à l’Université Columbia, à Manhattan, le mouvement étudiant traverse les frontières et les océans.

Au Québec

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Campement propalestinien à l’UQAM

En deux semaines, le campement de l’Université McGill est passé d’une vingtaine de tentes à plus de 100. L’administration a déposé vendredi dernier une demande d’injonction pour forcer son démantèlement, citant des risques de sécurité. Les organisateurs du campement dénoncent cette mesure et continuent de demander que l’Université coupe ses liens avec Israël. Loin de calmer le jeu, la demande d’injonction a mis le feu aux poudres. Dimanche, des manifestants ont érigé un campement sur un terrain de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), et lundi, une quinzaine de protestataires ont monté leurs tentes à l’Université de Sherbrooke.

Au Canada

PHOTO CHRISTOPHER KATSAROV, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Campement sur le campus de l’Université de Toronto, le 2 mai

On compte maintenant une dizaine de campements propalestiniens au Canada. Samedi, la police d’Edmonton a forcé le démantèlement du campement de l’Université de l’Alberta, une action que les étudiants ont décrite comme « violente » et « disproportionnée ». À l’Université de Toronto, un campement est apparu le 2 mai, et des négociations entre l’administration et les étudiants sont en cours. En Colombie-Britannique, des campements ont été établis sur les campus de trois universités. Dans une déclaration, la commissaire aux droits de la personne de la province a rappelé le droit des étudiants à « s’exprimer à propos des atrocités à Gaza ou des actions de l’État d’Israël ».

Aux États-Unis

PHOTO ETIENNE LAURENT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Policiers et manifestants propalestiniens sur le campus de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) le 2 mai

Des douzaines de campus américains ont été le théâtre de confrontations entre la police et des étudiants propalestiniens qui ont mené à plus de 2800 arrestations, depuis la mi-avril. À l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), la police est intervenue après qu’un violent affrontement a éclaté entre les membres du campement et des contre-manifestants. Certains campements ont été démantelés dans le calme, suivant des ententes entre les universités et les étudiants. Aux universités Brown et Northwestern, les étudiants ont obtenu des discussions avec leur administration concernant leurs liens avec Israël, ainsi que des bourses pour des étudiants palestiniens.

Des remises de diplômes mouvementées

PHOTO YALONDA M. JAMES, ASSOCIATED PRESS

Des étudiants propalestiniens réclament le désinvestissement d’Israël pendant la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Californie à Berkeley, le 11 mai.

À travers les États-Unis, les cérémonies de remise de diplômes dans les universités ont été marquées par les protestations. À l’Université Virginia Commonwealth, une soixantaine de diplômés coiffés de mortiers ont quitté la cérémonie abruptement durant le discours du gouverneur de Virginie, Glenn Youngkin. À l’Université de Californie à Berkeley, des centaines d’étudiants se sont levés en scandant des slogans, pour déranger la remise des diplômes. À l’Université du Wisconsin, des diplômés ont tourné le dos à leur chancelière pendant son discours.

En Europe

PHOTO JOE GIDDENS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Campement propalestinien à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, le 7 mai

Des manifestations propalestiniennes ont poussé dans des universités européennes, mais plusieurs ont été dispersées. La police allemande a chassé la centaine de manifestants qui avaient posé leurs tentes sur le campus de l’Université libre de Berlin. À Paris, la police a expulsé un groupe propalestinien qui occupait des bâtiments du campus de la prestigieuse université Sciences Po. Au Royaume-Uni, des manifestations ont éclaté dans plusieurs universités, et un campement tient depuis deux semaines à l’Université de Cambridge.

Plus loin encore

PHOTO AYUSH KUMAR, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Campement propalestinien sur le campus de l’Université de Sydney, en Australie, le 3 mai

Le mouvement s’est propagé jusqu’en Australie, où des étudiants ont établi des campements sur les terrains de sept universités. Le campus de l’Université de Sydney est occupé par une centaine d’étudiants dans une cinquantaine de tentes, depuis le 23 avril. À Brisbane, deux campements rivaux se partagent le campus de l’Université du Queensland : d’un côté, celui des manifestants propalestiniens, de l’autre, un plus petit groupe de tentes surmonté du drapeau israélien, baptisé « Camp Shalom ». Aucune confrontation n’a été rapportée pour le moment.

Avec l’Associated Press, Forbes, The New York Times, CNN, CTV News