Population en croissance, présence du crime organisé sur le territoire, changement de niveau : les futurs policiers lavallois ne manqueront pas de défis et d’opportunités dans les prochaines années, rappelle le chef du Service de police de Laval (SPL), qui lance sa campagne de recrutement cette semaine.

Comment attirer des recrues avides de terrain et allergiques à la routine ? Avec de nombreuses opportunités dans d’autres corps policiers, ça joue du coude pour retenir le personnel et renflouer les rangs, admet Pierre Brochet, chef du Service de police de Laval.

« On mise sur la croissance de l’organisation. On a des besoins qui vont être de plus en plus importants dans les années à venir », lance-t-il d’emblée.

L’organisation lance cette semaine une nouvelle campagne de recrutement.

Avec plus d’une centaine de départs à la retraite et la croissance de la population à Laval, il va falloir plus d’effectifs, rappelle M. Brochet, qui dirige le corps policier depuis 11 ans.

PHOTO FOURNIE PAR LE SPL

« On est une grande ville. On voit progressivement l’augmentation des crimes contre la personne. » Les manchettes des dernières années lui donnent raison : Laval a eu son lot d’évènements de violence armée.

Accession rapide

Il y a de véritables possibilités de mobilité rapide au sein de son service de police, soutient le directeur. À la gendarmerie, on ne compte pas beaucoup de monde qui a plus de quatre ou cinq ans d’ancienneté. Ça signifie une accession rapide à des unités spécialisées.

« En termes de progression de carrière, on est sûrement les meilleurs à Laval. Nos gens font souvent de six à huit unités différentes dans leur carrière », note d’ailleurs le chef de police.

« Le besoin est là. On forme 1000 policiers par année au Québec. Les deux tiers en partant s’en vont au SPVM ou à la SQ », résume-t-il. Il ne remarque pas de manque d’intérêt envers la profession ; les programmes de techniques policières au cégep sont bien remplis.

Sera-t-il nécessaire de former plus de policiers à l’École nationale de police du Québec ? Il y a beaucoup de discussions avec le gouvernement face aux besoins des corps policiers qui augmentent, répond M. Brochet.

Passage au niveau 4

Laval compte actuellement environ 450 000 habitants. Dès qu’elle atteindra les 500 000 résidants, le SPL devra offrir des services de niveau 4.

Le passage au niveau 4 contribuera à rendre la police lavalloise encore plus alléchante pour les nouveaux venus en quête de défis et d’expertises plus poussées. Ça peut sembler loin, sauf que tout changement majeur demande d’être préparé, souligne M. Brochet. Et oui, il faudra plus d’effectifs.

Ce rehaussement signifie que le Groupe d’intervention (GI) devient un Groupe tactique d’intervention (GTI). Le corps policier enquêtera désormais sur les meurtres liés au crime organisé sur son territoire, aura la responsabilité de l’implantation de l’écoute électronique… Il y aura beaucoup de changements et d’opportunités.

« Il faut y penser maintenant pour une implantation progressive. Les possibilités de carrière dans quelques années vont être incroyables », croit M Brochet.

Pas de routine

« C’est la première fois qu’on sort avec une campagne de cette envergure », se réjouit M. Brochet.

PHOTO FOURNIE PAR LE SPL

La nouvelle campagne représente mieux l’identité urbaine du territoire. « Quand tu commences à la police de Laval, tu es directement dans les opérations, à la patrouille en duo », poursuit M. Brochet. Donc, pas de travail de bureau tout au début, ce qui permet de se familiariser avec le terrain.

« Ce qui nous caractérise, c’est le travail d’équipe, mais en même temps, on n’est pas immense comme Montréal. Le fait d’avoir 700 policiers, ça permet de se sentir comme une famille. »

Voyez la vidéo de la campagne de recrutement du SPL