Une enquête a été ouverte par la police de Montréal concernant des actes de vandalisme commis sur les locaux de Radio-Canada, à Montréal, plus tôt la semaine dernière. Des gestes revendiqués en ligne comme une réponse à la récente diffusion d’un reportage par l’émission Enquête sur les thérapies de transition de genre chez les mineurs.

À 2 h 20, le 13 mars dernier, un appel a été fait au 911 concernant des méfaits commis sur l’édifice d’une « entreprise médiatique » dans l’arrondissement de Ville-Marie, a confirmé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

« À leur arrivée sur les lieux, les policiers ont constaté qu’il y a des vitres brisées à l’une des entrées de la bâtisse », explique une porte-parole du corps policier, Caroline Chèvrefils.

Selon les premières informations disponibles, « un ou des suspects » auraient causé ces dommages avant de prendre la fuite, ajoute-t-elle. L’enquête est toujours en cours et aucune arrestation n’a eu lieu pour le moment.

Le SPVM entend visionner les images de caméras de surveillance qui auraient capté la scène.

La société d’État a confirmé samedi avoir été la cible de ces gestes de vandalisme. « Des suspects ont effectivement endommagé trois vitres de notre édifice pour ensuite prendre la fuite, a indiqué son porte-parole, Marc Pichette. Il s’agit d’un malheureux geste de vandalisme. »

Revendiqués en ligne

Vendredi, un communiqué anonyme a été publié sur le site internet Montréal Contre-information, une plateforme utilisée par des militants anarchistes pour revendiquer leurs actions. Le texte suggère que ces gestes de vandalisme se veulent une réponse à la récente diffusion d’un reportage à l’émission Enquête sur les thérapies de transition de genre.

Diffusé le 29 février dernier, le reportage en question, intitulé Trans express, s’intéresse à la question des adolescents qui souhaitent changer de genre et au fait que le système de santé québécois « répond très vite à leurs demandes de transition médicale en prescrivant des bloqueurs, de la testostérone et des mastectomies ».

« Est-il normal qu’une jeune fille de 14 ans obtienne une prescription de testostérone en quelques minutes ? », peut-on lire dans le descriptif de l’enquête, sur le site internet de l’émission.

Or, le texte publié sur Montréal Contre-information reproche à la société d’État « d’utiliser sa large plateforme pour amplifier des discours transphobes proches de ceux de l’extrême droite ».

« Ce reportage représente un glissement idéologique qui sert à légitimer les demandes transphobes de l’extrême droite, qui va attiser les violences envers les communautés trans, présentement de plus en plus ciblées », poursuit le texte dont les auteurs restent inconnus.

Radio-Canada n’a pas souhaité commenter ces accusations dans l’immédiat.

La Presse rapportait cette semaine que plusieurs jours avant la diffusion du reportage, le 29 février dernier, différents médias avaient été encouragés à démolir le reportage d’Enquête, présenté comme une plateforme offerte par Radio-Canada à l’extrême droite transphobe.