(Ottawa) En annonçant qu’Ottawa acceptait d’ouvrir temporairement ses portes aux proches de Canadiens coincés à Gaza, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a concédé qu’il s’agissait d’un geste « d’espoir », le poste frontalier de Rafah étant toujours scellé.

Mais « oui, ça vaut la peine », et « c’est la bonne chose à faire », a-t-il dit en conférence de presse à Ottawa.

« Je pense qu’il faut démontrer l’effort ; il y a beaucoup de familles au Canada qui attendent leurs proches, et il y a des gens qui sont peut-être restés [à Gaza] à cause du fait que des gens de leur famille ne faisaient pas partie de la définition [de personne autorisée à évacuer] », a exposé le ministre Miller.

PHOTO SPENCER COLBY, LA PRESSE CANADIENNE

Marc Miller

La première mesure de ce programme migratoire, qui sera pleinement opérationnel le 9 janvier prochain, consiste à offrir aux Gazaouis qui ont de la famille élargie au Canada un accès à une résidence temporaire de trois ans.

En dévoilant cet assouplissement, le ministre a noté que le gouvernement canadien n’avait obtenu « aucune garantie » de l’État israélien, du Hamas ou de l’Égypte « que ces gens pourront sortir », mais qu’Ottawa comptait « déployer les efforts nécessaires », parce que « ça vaut la peine ».

Le ministre Miller ne dispose pas de chiffres précis quant au nombre de personnes qui pourraient bénéficier de cette mesure temporaire d’accueil au Canada.

« Mais on pense dans les centaines », a-t-il estimé.

Si ces gens parvenaient effectivement à se sauver de l’enclave palestinienne, ils seraient transportés jusqu’au Caire, où les autorités canadiennes procéderaient à des vérifications de sécurité.

Le reste du voyage serait à leurs frais, mais le gouvernement pourrait consentir des prêts au besoin, selon ce qu’a indiqué le ministre.

Le Canada a réussi à évacuer plus de 600 de ses citoyens, résidents permanents et leurs proches par le poste de Rafah, qui s’est depuis refermé derrière la population.

Les missiles israéliens continuent de pleuvoir dans le ciel de Gaza, malgré les appels à la retenue formulés par divers pays, y compris le Canada.

Permis d’étude ou de travail ouverts

L’autre mesure mise de l’avant par le fédéral touche les personnes qui ont déjà quitté Israël et les territoires palestiniens depuis le début du conflit ainsi que les Israéliens et les Palestiniens qui sont déjà au Canada, et qui ne souhaitent pas retourner dans la région.

Ces gens pourront présenter sans frais une demande de permis d’études ou de permis de travail ouvert.

L’annonce du gouvernement Trudeau survient après que les néo-démocrates eurent réclamé l’implantation de mesures spéciales en matière d’immigration depuis un certain moment.

La députée Jenny Kwan a accueilli favorablement les mesures présentées par le fédéral, même si celles-ci auraient dû l’être « depuis longtemps », a-t-elle signalé par voie de communiqué.

« Les familles attendent ce jour depuis trop longtemps », a-t-elle ajouté.