Pour la deuxième fois en moins d’un an, le Bureau du coroner recommande l’installation de glissières anti-suicide sur le pont Samuel-De Champlain, après qu’un homme a utilisé cette infrastructure fédérale pour mettre fin à ses jours.

L’homme de 24 ans « a pu sans difficulté enjamber la rambarde et se précipiter dans le vide », écrit la coroner Nathalie Lefebvre. Elle recommande « que soit rendue plus sécuritaire la travée sud du pont Samuel-De Champlain en installant des glissières anti-suicide ».

Ce dispositif rendrait « impossible l’escalade et le franchissement de la rambarde », plaide MLefebvre dans son rapport daté du 1er novembre dernier.

Ses recommandations font suite à celles du coroner Jean Brochu, le 5 janvier dernier. Citant en exemple le pont Jacques-Cartier, le DBrochu a demandé de rendre « impossible l’escalade et le franchissement de la clôture longeant la piste cyclable ».

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Le coroner Brochu a enquêté sur la mort d’un homme de 38 ans survenue le 22 mai 2022. Le décès analysé par la coroner Lefebvre s’est produit moins d’un an plus tard, le 2 mai 2023.

Les deux évènements se sont toutefois produits sur des côtés opposés du pont – de la piste cyclable en 2022, de la voie d’accotement en direction sud en 2023.

Le côté de la piste cyclable comporte une barrière dissuasive de 2,55 mètres, que le DBrochu a toutefois jugée « pas très difficile » à escalader.

« Infrastructure Canada travaille avec son partenaire privé à la mise en place d’une nouvelle signalisation de prévention du suicide dans les mois à venir et à évaluer d’autres mesures », a indiqué le Ministère par courriel mardi.

Cette signalisation sera installée sur la barrière dissuasive, du côté de la piste cyclable. Un groupe de travail créé en 2021 pour déterminer et évaluer des mesures supplémentaires potentielles « continue ses travaux », ajoute le Ministère, sans se prononcer sur la hauteur des barrières. « Les décisions relatives aux travaux de ce comité seront communiquées en temps opportun. »

Possiblement au printemps

« On a reçu l’avis de changement hier, donc on regarde ça », a confirmé le directeur des opérations chez Groupe Signature sur le Saint-Laurent (SSL), Martin Chamberland, au téléphone mardi.

SSL, qui est le gestionnaire du pont, doit fournir une réponse incluant « les contraintes, les échéanciers, les coûts, les impacts ». SSL prévoit envoyer sa réponse à Infrastructure Canada au début de 2024 pour des travaux qui commenceraient « possiblement au début du printemps ».

Pour l’autre côté du pont, « les discussions sont moins avancées parce que la complexité technique d’ajout est beaucoup plus grande ».

Le corridor routier est bordé par le même type de glissière en béton avec garde-fou en acier que les autres ponts du Québec. Y ajouter une clôture sur toute la longueur, comme au pont Jacques-Cartier, impliquerait des entraves et des coûts « importants », et des impacts sur l’aspect architectural, note M. Chamberland.

D’autres mesures, dont la surveillance vidéo, des interphones reliés à la Sûreté du Québec et des patrouilleurs, « sont déjà en place », a par ailleurs précisé le Ministère. « Infrastructure Canada finalise actuellement sa stratégie de prévention du suicide en consultant des associations et des organisations spécialisées, ainsi que d’autres propriétaires d’infrastructures similaires. »

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Besoin d’aide ?

Si vous avez besoin de soutien, si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, appelez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Consultez le site de l’Association québécoise de prévention du suicide Consultez le site de Suicide Action Montréal