(Ottawa) À l’égard de la guerre entre Israël et le Hamas, le ministre de la Défense, Bill Blair, a déclaré lundi que le Canada avait déployé des ressources militaires et du personnel du ministère de l’Immigration et d’Affaires mondiales Canada au Liban et à Chypre au cas où une évacuation plus poussée deviendrait nécessaire.

Depuis plusieurs jours, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, dit aux Canadiens au Liban qu’ils doivent partir tant que les vols commerciaux sont encore disponibles, un message qu’elle a réitéré lundi.

Le Canada a transporté par avion 1600 personnes d’Israël et le dernier vol militaire a quitté Tel-Aviv lundi.

« Je peux vous dire qu’en étant proactifs et par grande prudence, nous nous souvenons bien de notre expérience précédente en 2006 », a déclaré M. Blair.

Il fait référence à la difficulté de faire sortir les Canadiens lors des combats d’un mois entre Israël et le groupe militant Hezbollah au Liban il y a 17 ans.

Environ 15 000 Canadiens ont déclaré à Affaires mondiales qu’ils se trouvaient actuellement au Liban.

Le risque d’escalade s’est accru même au cours des dernières 24 heures, avec de nouveaux affrontements entre Israël et le Hezbollah le long de la frontière israélo-libanaise, ainsi que des frappes aériennes israéliennes en Cisjordanie, en Syrie et au Liban.

Le Hezbollah est un groupe militant radical soutenu par l’Iran. Le Canada l’a inscrit sur la liste des entités terroristes en décembre 2002, quelques semaines seulement après que le Canada a également inscrit le Hamas sur sa liste de groupes terroristes.

Par ailleurs, M. Blair n’a pas donné de nouvelles indications sur les preuves recueillies par le Canada lui permettant de déclarer qu’un tir de roquette sur un hôpital de la ville de Gaza ne provenait probablement pas d’Israël.

M. Blair a fait cette déclaration samedi soir dernier, cinq jours après l’explosion à l’hôpital al-Ahli.

L’explosion est survenue neuf jours après une reprise du conflit dans la région à la suite d’une attaque surprise des militants du Hamas en Israël et aux représailles d’Israël dans la bande de Gaza.

M. Blair a indiqué que le Commandement du renseignement des Forces canadiennes avait effectué sa propre analyse des preuves et était parvenu à la conclusion qui correspond à celles des États-Unis et de la France.

Israël a déclaré que des images satellites et des communications interceptées montrent que la roquette avait été tirée par le Djihad islamique palestinien. À Paris, les autorités françaises affirment que la taille de la roquette elle-même indique des sources palestiniennes et non israéliennes.

Le ministère canadien de la Défense nationale affirme fonder sa détermination sur une analyse des dommages causés par l’explosion à l’hôpital, y compris les bâtiments adjacents, ainsi que sur la trajectoire de vol de la munition.

Suite à la publication des conclusions du Canada sur la source de l’explosion, le premier ministre Justin Trudeau s’est entretenu dimanche avec le président israélien, Isaac Herzog.

M. Trudeau s’est également entretenu dimanche avec des dirigeants des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie.

Les deux appels portaient sur la nécessité de libérer tous les otages restants et de protéger les civils.