(Québec) Un meilleur salaire, des congés et plus de ressources pour accompagner les enfants ayant des besoins particuliers, les intervenantes en petite enfance ont présenté, jeudi, leurs revendications syndicales en vue du renouvellement de leurs contrats de travail.

La présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Valérie Grenon, était accompagnée pour l’occasion d’Anne-Marie Bellerose (centres de la petite enfance) et Sylvi Boisclair (milieux familiaux régis et subventionnés).

Les conventions des deux secteurs sont arrivées à échéance en même temps, le 31 mars dernier, et la FIPEQ-CSQ affirme avoir rallié l’ensemble des intervenantes afin qu’elles mènent une négociation commune.

Le syndicat a expliqué que les intervenantes en petite enfance qui œuvrent tant en milieu familial qu’en CPE font face aux mêmes défis : surcharge de travail, épuisement et déclin du pouvoir d’achat.

« Nos membres sont très mobilisées, a déclaré Mme Grenon en conférence de presse. On l’a vu avec la dernière négociation, c’était du jamais vu comment elles se tenaient debout pour améliorer leurs conditions de travail. »

Face à la poussée inflationniste, les intervenantes en petite enfance en CPE réclament un salaire ajusté à l’indice des prix à la consommation (IPC), en plus d’une bonification salariale et du retrait du premier échelon pour assurer un salaire d’entrée plus élevé.

Plus précisément, elles souhaitent obtenir 100 $ de plus par semaine dès cette année, l’IPC plus 3 % à compter du 1er avril 2024 et l’IPC plus 4 % à compter du 1er avril 2025.

De leur côté, les intervenantes en milieu de garde revendiquent une subvention augmentée suivant l’inflation. Elles soulignent que depuis 2020, le coût du panier d’épicerie a bondi de 13,9 %. En 2023, on prévoit une inflation alimentaire entre 9,9 % et 11,3 %.

Les deux secteurs demandent également plus de congés : des journées de vacances supplémentaires en CPE, et des congés sociaux payés lors de moments difficiles, comme les deuils en milieu familial.

Enfin, les intervenantes veulent plus de ressources pour les enfants ayant des besoins particuliers. Elles réclament, en CPE, l’embauche de personnel spécialisé, et en milieu familial, une subvention afin que chaque enfant soit accompagné « à la hauteur de ses besoins ».

Valérie Grenon se permet d’être optimiste : pour l’instant, le gouvernement « répond à l’appel », a-t-elle dit.

« On a pu dans nos deux secteurs aller déposer nos demandes syndicales et on a déjà des retours de leur part pour avoir des dates de négo dans les jours qui s’en viennent », a-t-elle déclaré.

« On est contentes, pour l’instant, on sent que le gouvernement est prêt à venir travailler avec nous pour trouver des solutions, mais on n’a pas encore leur offre, donc on ne sait pas s’ils vont danser la même danse que nous pour améliorer le réseau », a-t-elle ajouté.