(Montréal) Des milliers de personnes sont attendues à une manifestation du front commun intersyndical du secteur public, samedi à Montréal.

Les organisateurs veulent ainsi appuyer la négociation des conventions collectives du secteur public avec Québec, mais aussi soutenir les services publics, comme la santé, l’éducation, les services sociaux, mis à mal par le manque de personnel.

Pour cette raison, le public est invité à participer à la manifestation, qui aura lieu au parc Jeanne-Mance à 13 h samedi. Les marcheurs se déplaceront ensuite vers le Quartier des spectacles, au centre-ville de Montréal.

« Nous, on veut que, le 23, les gens descendent dans la rue avec nous, à Montréal, pour démontrer au gouvernement qu’on tient à nos services publics. Et pour avoir de bons services publics, ça prend des gens qui sont bien rémunérés, bien traités, avec de bonnes conditions de travail », a expliqué en entrevue Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

« On pense qu’avec cette manifestation monstre-là, où il y aura des dizaines de milliers de personnes pour nous, ce sera un moment déterminant dans cette négociation-ci », a ajouté M. Comeau.

Les négociations entre le gouvernement du Québec et le front commun durent depuis plusieurs mois déjà. Le front commun avait déposé ses demandes à l’automne 2022 ; Québec avait déposé ses offres en décembre.

Québec offre des augmentations de 9 % sur cinq ans aux employés de l’État, plus un montant forfaitaire de 1000 $ la première année. À cela, il ajoute une somme équivalant à 2,5 % réservée à des « priorités gouvernementales », ce qui fait qu’il présente son offre comme valant 13 % sur cinq ans.

Le front commun revendique plutôt un contrat de trois ans, avec 100 $ par semaine pour la première année ou bien l’Indice des prix à la consommation plus 2 % — selon la formule qui serait la plus avantageuse pour les travailleurs — puis l’IPC plus 3 % la deuxième année et l’IPC plus 4 % la troisième année.

Cette manifestation, « ça va être le coup d’envoi de l’automne qu’on va avoir », a lancé à son tour François Énault, vice-président de la CSN, responsable de la négociation du secteur public.

Les syndicats membres du front commun ont commencé, lundi dernier, à tenir des votes de grève. Des assemblées doivent se tenir jusqu’à la mi-octobre au sein des syndicats de la FTQ, de la CSQ, de l’APTS et de la CSN. Le mandat qui est sollicité en est un de grève générale illimitée, qui serait précédée par des journées de grève, isolées ou regroupées.

Le front commun représente 420 000 travailleurs dans les services publics.