(Montréal) Les votes de grève commencent lundi dans les syndicats des quatre organisations qui forment le front commun du secteur public. Des assemblées se tiendront ainsi jusqu’au 13 octobre.

Le front commun, constitué de la CSN, de la CSQ, de l’APTS et de la FTQ, sollicite de ses 420 000 membres un mandat de grève générale illimitée. Une éventuelle grève illimitée serait toutefois précédée de journées de grève, isolées ou regroupées.

À la CSN, 33 assemblées générales doivent se tenir durant cette première semaine de votes, du 18 au 24 septembre.

À la FTQ, « au moins une vingtaine » de votes de grève sont prévus pour la semaine qui commence dans les syndicats affiliés.

À la CSQ, « quelques-unes » sont prévues cette semaine dans les milieux de l’éducation primaire, secondaire, au collégial et en santé. Les assemblées se tiendront surtout durant la deuxième et la troisième semaine, a-t-on précisé.

Du côté de l’APTS, en santé et services sociaux, plusieurs assemblées sont prévues dès cette semaine dans les Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière, Laval, Montérégie-Ouest, Mauricie–Centre-du-Québec, ainsi qu’aux CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal et du Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal et aussi en virtuel pour des membres à Montréal.

Le président de l’APTS, Robert Comeau, ne doute pas d’obtenir un solide mandat de grève.

« On sent l’indignation. On sent l’impatience d’arriver à un règlement. On sent que les gens voient qu’il y a un manque d’écoute de la part du gouvernement dans leurs demandes, particulièrement salariales, mais aussi à régler les surcharges de travail », rapporte-t-il.

« On leur dit aussi que c’est difficile aux tables de négociation, qu’il y a peu de discussions constructives qui se passent. Alors je ne vois pas comment ça pourrait se terminer autrement que par un mandat fort de grève », a opiné M. Comeau en entrevue.

Puisque les membres de l’APTS œuvrent en santé et services sociaux, ils devront assurer les services essentiels en cas de débrayage. M. Comeau assure que l’ensemble est ficelé à ce chapitre.

« Oui, c’est terminé. Il y a quelques petites choses à ajuster, mais rien de majeur, rien qui nous empêcherait de passer à l’action. Ça a été bien fait dans tous les établissements. Puis, bien sûr, on va s’en tenir rigoureusement à ce qui a été convenu avec l’employeur pour assurer les services essentiels à la population. On sera très, très rigoureux là-dessus », a promis M. Comeau.

La pression monte

Ainsi, la pression monte de part et d’autre.

De son côté, Québec a annoncé que diverses primes versées aux travailleurs du secteur public prendront fin le 30 septembre. Cela touche des infirmières, des ouvriers spécialisés, des psychologues, entre autres.

Cela signifie un manque à gagner pour des milliers de travailleurs dans les services publics, le temps que ces primes soient renégociées.

Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars dernier. Les demandes syndicales avaient été déposées à l’automne 2022 et Québec avait déposé ses offres en décembre 2022.

Québec offre à l’ensemble des employés de l’État 9 % d’augmentation sur cinq ans, plus un montant forfaitaire de 1000 $ pour la première année du contrat de travail. Il veut aussi consacrer l’équivalent de 2,5 % à des « priorités gouvernementales », ce qui fait qu’il présente son offre comme équivalant à 13 % sur cinq ans.

Le front commun, quant à lui, réclame 100 $ par semaine ou l’équivalent de l’Indice des prix à la consommation plus 2 % pour la première année – selon la formule qui serait la plus avantageuse pour le travailleur – puis l’IPC plus 3 % pour la deuxième année, puis l’IPC plus 4 % pour la troisième année.