Pour la deuxième fois en moins d’un mois, les résidants de Lebel-sur-Quévillon ont reçu l’ordre d’évacuer la localité alors qu’un incendie de forêt traversait la route 113 Nord, l’un des deux seuls accès routiers à la municipalité.

Le maire de la municipalité, Guy Lafrenière, en a fait l’annonce en fin d’après-midi jeudi. « La Ville de Val-d’Or hébergera les personnes évacuées sur recommandation de la Sécurité civile », a-t-il fait savoir.

« On a essayé [d’éviter une autre évacuation], mais malheureusement, on est obligés de quitter [les lieux] pour quelques jours, a-t-il dit. Ça prend absolument de la pluie pour qu’on puisse revenir. »

Tard jeudi, la nation crie de Mistissini, dans le Nord-du-Québec, a également demandé à ses résidants d’évacuer la collectivité dès ce vendredi matin. « Nous avons pris la décision d’évacuer la communauté », a fait savoir Michael Petawabano, chef de Mistissini, sur Facebook. La communauté avait fait évacuer mardi les personnes dont la santé est vulnérable. Cette fois, c’est l’ensemble de la population qui est appelée à se rendre à Chicoutimi.

Bref retour à la maison

Après une première évacuation le 2 juin, les résidants de cette municipalité de la Jamésie avaient reçu l’autorisation de réintégrer leur domicile dimanche dernier, après plus de deux semaines.

La Ville avait toutefois sommé ses résidants de se tenir « prêts à évacuer à nouveau ». Ce faisant, « les gens s’y attendaient », a affirmé M. Lafrenière en entrevue avec La Presse jeudi soir. « C’est une surprise, mais elle n’est pas si grosse », donc l’évacuation se déroulait « très bien », de l’avis du maire.

De plus, a-t-il dit, les deux tiers de la population n’avaient pas réintégré la ville – le volume de personnes à évacuer était donc nettement moindre qu’à la première occasion.

Et si le retour à la maison a été de courte durée pour les Quévillonnais qui avaient choisi de rentrer, il n’aura pas été futile, croit M. Lafrenière. « Je voulais que les gens viennent voir leur maison et la ville, qui est aussi belle qu’elle l’était, a-t-il fait savoir. Et cette fois, ils ont eu le temps de faire leurs valises et de planifier leur départ. »

De nouveau « hors contrôle »

L’incendie de forêt 256, responsable de cette nouvelle évacuation, a commencé le 1er juin dernier. En début de journée, il était considéré comme « contenu », selon Mélanie Morin, agence à la prévention et aux communications de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Or, son statut est passé à « hors contrôle » en cours de journée : il entravait jeudi la route 113 Nord, qui relie la municipalité aux villes de Chapais et de Chibougamau. « Ça faisait plusieurs jours que [l’incendie] restait à l’intérieur de son périmètre », mais les conditions météo ont permis au brasier de prendre de l’expansion. De forts vents provenant du sud-ouest et une « sécheresse extrême » seraient en cause, a fait savoir Mme Morin.

De l’« espoir »

La pluie pourrait bientôt venir en aide aux soldats du feu et offrir un peu de répit aux personnes touchées par les incendies de forêt, a affirmé Jean-Philippe Bégin, météorologue à Environnement Canada.

Entre lundi et mercredi, d’importantes quantités de pluie pourraient « s’abattre un peu partout au Québec, notamment là où il y a des incendies ». « Il y a de l’espoir », a-t-il fait savoir, bien qu’il soit pour l’heure trop tôt pour se prononcer avec certitude sur l’importance des précipitations attendues.

Avec la collaboration de Vincent Larin, La Presse