(Québec) Québec allonge 2,4 milliards sur 10 ans pour permettre aux municipalités de réaliser des travaux d’infrastructures d’eau potable et d’eaux usées.

« On veut réparer notre réseau d’aqueduc au Québec. Ça coûte cher. Notre eau potable, il faut y faire attention », assure la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Cette aide s’inscrit dans le cadre d’un nouveau programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU).

Les anciennes moutures du PRIMEAU avaient une enveloppe totale de 826,7 millions.

Cet argent servira aux projets d’infrastructures d’eau ainsi que pour le prolongement, la réhabilitation ou le remplacement de conduites.

Avec ce programme, Québec paiera entre 65 % et 95 % de la facture des projets des municipalités.

Le programme s’échelonne sur 10 ans et les coûts de construction seront réévalués tous les deux ans pour s’ajuster à l’inflation, chose qui n’était pas possible avec les précédents PRIMEAU.

« Il y a des projets qui n’ont pas vu le jour, car les coûts de construction n’étaient pas à jour », explique Mme Laforest.

Une enveloppe de 1 milliard est réservée aux grandes villes et une autre de 1,4 milliard aux municipalités de moins de 100 000 résidents.

« Les besoins sont tellement colossaux »

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) accueille assez favorablement le nouveau programme du gouvernement.

« Les besoins sont tellement colossaux qu’on n’y arrive jamais au complet. Par contre, quand on voit que les sommes grossissent, c’est en soi une bonne nouvelle », affirme le président de l’UMQ, Daniel Côté.

Il explique les défis auxquels font face les municipalités avec leur réseau d’aqueduc.

« Les conduites brisent d’un peu partout et il y a beaucoup de gaspillage en raison des conduites fissurées. Quand elles sont en dessous des réseaux routiers, avec le gel et le dégel, ç’a un impact sur la qualité sur des routes », affirme-t-il.

Limitation du nombre de projets

La ministre Laforest veut également limiter le nombre de projets de remplacement de conduite d’eau que peuvent faire les municipalités en même temps.

Chaque municipalité aura une limite de trois projets financés par le gouvernement simultanément. Exception faite pour Montréal qui aura une limite de six projets.

« Parfois les municipalités faisaient trop de demandes en même temps et on ne voyait pas les travaux se réaliser […] C’est bien beau de faire des demandes, mais il faut y aller avec la capacité de réalisation des municipalités », explique-t-elle.

Cet aspect du programme déplaît à l’UMQ. « Les municipalités avec des territoires extrêmement étendus ne devraient pas être pénalisées sur le nombre de projets qu’elles peuvent livrer », souligne M. Côté, qui souhaite voir plus de souplesse de la part du gouvernement en la matière.