Avec le retour des oiseaux migrateurs, la grippe aviaire recommence à s’infiltrer dans les basses-cours. Pour aider les éleveurs à lutter contre le virus d’influenza H5N1, Québec accorde une aide de 800 000 $ à l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles.

Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, en a fait l’annonce jeudi après-midi, à Saint-Hyacinthe, lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec.

« Cet investissement nous permettra d’être mieux préparés lors de prochaines vagues », a-t-il déclaré lors de son allocution devant les producteurs.

Nous avons la responsabilité de demeurer prudents afin de protéger les élevages de nos producteurs.

André Lamontagne, ministre de l’Agriculture du Québec

Depuis lundi, trois nouvelles fermes québécoises ont été infectées par le virus. Au total, 12 cheptels québécois gèrent actuellement des infections actives. Ils sont situés dans trois MRC : Rouville, Beauharnois-Salaberry et Haut-Saint-Laurent.

Prévention

L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles a été mise sur pied en 2009. Elle joue un rôle de pivot entre l’industrie et les instances gouvernementales pour prévenir et lutter contre les maladies avicoles.

Cette aide financière servira à mettre à jour les protocoles de biosécurité, former les producteurs, développer une expertise de terrain en matière de nettoyage et de désinfection des bâtiments, produire un guide des bonnes pratiques de construction des poulaillers pour les petits élevages et embaucher du personnel.

Elle permettra aussi l’achat d’équipements et le développement de nouvelles technologies pour « éliminer rapidement » les oiseaux des fermes touchés, dans le respect des lois de bien-être animal.

Le tout premier cas d’influenza aviaire H5N1 cas décelé chez un oiseau d’élevage dans l’histoire du Québec est survenu en avril 2022. Depuis, 35 élevages « commerciaux » ou « artisanaux » ont subi une éclosion dans la province.

Environ 678 000 oiseaux d’élevage ont été « affectés » au Québec et 7,2 millions au Canada. Les oiseaux « affectés » ont succombé à la maladie ou ont été euthanasiés sur place pour freiner la propagation du virus au sein du cheptel ou dans les fermes et bâtiments avoisinants.

« Cette aide financière servira à mettre en place des solutions technologiques et logistiques permettant de mieux protéger les troupeaux avicoles et de minimiser les impacts de cette maladie sur la chaîne d’approvisionnement des produits avicoles », a réagi, par voie de communiqué, Paulin Bouchard, qui est à la fois président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec et président de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles.

Retour des oiseaux migrateurs

Si les cas de grippe aviaire se sont propagés à une vitesse aussi fulgurante, c’est d’abord parce que le virus n’a jamais été aussi présent chez des espèces sauvages. Canards, oies, bernaches, bécasseaux, fous de Bassan, eiders à duvet, guillemots, petits pingouins, corneilles, corbeaux, harfangs des neiges, grands-ducs, goélands : plusieurs dizaines d’espèces d’oiseaux sauvages ont été infectées.

L’un des vecteurs de propagation vers les élevages proviendrait des sécrétions ou des fientes des oiseaux sauvages qui se retrouveraient par inadvertance sur les équipements agricoles ou les semelles des travailleurs.

Avec le beau temps reviennent les oiseaux migrateurs porteurs du virus de la grippe aviaire. Les cas dans les élevages risquent donc de monter en flèche au cours des prochains mois.