Tout indique que les Québécois qui renonceront à avoir des enfants pour éviter d’ajouter des humains sur Terre ou parce qu’ils trouvent que le monde tourne trop carré sont minoritaires. En fait, 66 % des jeunes âgés de 19 ans déclarent qu’ils souhaitent avoir des enfants au cours de leur vie.

C’est ce qui ressort du bulletin Quelle famille ? publié par la Direction de la veille et des connaissances stratégiques du ministère de la Famille.

Les questions toutes simples qui y sont posées peuvent être indicatrices des futures tendances démographiques. Les calculs, réalisés par le ministère de la Famille, s’appuient sur l’analyse de données issues d’une enquête de l’Institut de la statistique du Québec.

Les jeunes femmes davantage que les jeunes hommes (73 % contre 60 %) de 19 ans ont répondu souhaiter avoir des enfants.

Facteurs déterminants

« Le fait d’être une femme, d’avoir un conjoint ou une conjointe ayant l’intention d’avoir des enfants, d’avoir un projet professionnel défini et d’avoir un niveau d’endettement important sont des facteurs qui, chez les jeunes adultes, augmentent la probabilité d’exprimer l’intention ferme d’avoir des enfants à court ou à moyen terme », peut-on lire.

Inversement, sans surprise, « résider au domicile parental sans avoir l’intention de le quitter, envisager des études universitaires de cycle supérieur et être aux études plutôt qu’en emploi réduisent les chances d’exprimer de telles intentions ».

Les jeunes adultes qui se considèrent comme très ou extrêmement endettés sont, toutes proportions gardées, « deux fois plus nombreux à souhaiter fermement avoir un enfant dans un horizon de 5 ans ».

L’intention ferme d’avoir un enfant à court ou à moyen terme « est ainsi beaucoup plus fréquente, en proportion, chez les jeunes se considérant comme pauvres ou très pauvres (20 %) comparativement à ceux qui se considèrent comme à l’aise financièrement (14 %) ».

Il en est de même des jeunes adultes qui connaissent l’insécurité alimentaire, « lesquels sont plus nombreux, en proportion, à exprimer une intention de fécondité ferme et envisageable à court ou à moyen terme, comparativement à ceux ne connaissant pas une telle situation ».

L’âge idéal

Près de la moitié des répondants qui espèrent avoir des enfants ont indiqué cependant que ce projet « ne devrait probablement pas se concrétiser avant l’atteinte de leurs 25 ans, mais avant 30 ans ».

Environ 15 % de ceux qui veulent des enfants disent qu’ils attendront au début de la trentaine.

Combien d’enfants veulent-ils ? Une très forte majorité des jeunes manifestent l’intention d’en avoir deux ou plus (90 %) et peu d’entre eux indiquent n’en souhaiter qu’un seul (6 %), tandis que 4 % ne sont pas décidés quant à la taille de leur famille rêvée.

L’étude longitudinale suit 2120 jeunes dans leur évolution et les mêmes questions leur seront posées à intervalles répétés jusqu’à l’âge de 25 ans.

Il reste à voir dans quelle mesure le désir d’enfants de ces répondants se réalisera.

Tendance à la baisse

En 2021, au Québec, le nombre de naissances (84 900) est revenu à ce qu’il était en 2019, après une diminution en 2020, peut-on lire dans l’édition 2022 du Bilan démographique de l’Institut de la statistique du Québec.

Depuis 2013, le nombre de naissances est en légère baisse et une analyse des huit premiers mois de 2022 indique « que le nombre de naissances quotidiennes pour chaque mois de 2022 se situe en dessous de la moyenne des années 2017-2019 », écrit l’Institut de la statistique du Québec.

La fécondité actuelle est de 1,58 enfant par femme. En 2021, l’âge moyen des mères à la naissance d’un premier enfant était de 29,5 ans.