(Québec) Le maire de Québec a confirmé mardi qu’une nouvelle taxe sur l’immatriculation d’au « minimum » 10 $ sera réclamée aux automobilistes de la capitale dès 2025. Bruno Marchand dit vouloir jouer « franc-jeu » avant les prochaines élections municipales et estime que la nouvelle ponction est essentielle pour maintenir les services de transports en commun.

« Sans revenus supplémentaires, il y aurait une baisse de service. À une époque où on veut favoriser les transports collectifs, on serait obligés de réduire les services. Mais nous, on veut les augmenter », a expliqué le maire lors d’un point de presse à l’hôtel de ville.

Le gouvernement du Québec a donné en décembre dernier le pouvoir aux municipalités d’augmenter la taxe sur l’immatriculation pour financer les transports en commun. Seul Montréal en avait le droit jusqu’alors. Cette taxe est de 59 $ sur le territoire de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

La Ville de Québec va donc de l’avant. L’équipe du maire, majoritaire au conseil, veut adopter un règlement afin de recueillir 10 $ par voiture sur son territoire dès 2025. Mais cette somme représente le « minimum », précise le maire Marchand.

La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a donné jusqu’au 31 mai aux municipalités pour adopter un règlement en ce sens. L’administration Marchand s’est entendue avec la SAAQ pour pouvoir préciser cette somme d’ici septembre, quand le déficit anticipé du Réseau de transport de la capitale (RTC) et que le projet structurant recommandé par CDPQ Infra seront connus. Les municipalités attendent aussi de connaître l’ampleur de l’aide qui sera fournie par Québec pour renflouer les coffres vides des sociétés de transport.

« Je ne le sais pas », a lancé sans détour le maire de Québec lorsque questionné sur le montant final.

Bruno Marchand est conscient qu’il met en place cette taxe en 2025, une année électorale. M. Marchand a déjà déclaré qu’il voulait solliciter un deuxième mandat.

C’est sûr que c’est risqué. Il n’y a pas de positionnement sans risque. […] Ce risque-là, je le prends, je l’accepte, et les gens auront le droit aux élections de décider, mais ils n’auront pas devant eux un politicien menteur.

Le maire Bruno Marchand

Le chef de l’opposition officielle a d’ores et déjà annoncé qu’il voterait contre le projet de règlement. « On ne sait pas dans quoi on s’engage sans savoir quel est le montant final », a dénoncé Claude Villeneuve.

Le chef de Québec d’abord a par ailleurs critiqué une série de décisions du RTC, dont celle de retirer des abribus dans le quartier Vanier ou celle d’organiser un « buffet de reconnaissance » au coût de 33 000 $ pour ses employés.

Il montre aussi du doigt l’annonce faite lundi par l’administration Marchand de pratiquement tripler le nombre de vélos en libre-service dans la capitale, qui passeront de 1300 à 3300 d’ici 2028. Le coût de l’opération est estimé à 37 millions sur cinq ans.

« Sur un gâteau, c’est le fun d’avoir du crémage, mais à un moment donné, quand il y a trop de crémage, le gâteau ne goûte plus vraiment, a dit M. Villeneuve. Le RTC, son gâteau, c’est d’offrir du transport collectif. Offrir des options de transport actif, c’est du crémage. Et du crémage, il commence à y en avoir pas mal. »