La vente de pesticides à base de glyphosate sera interdite à Granby dès juin prochain. Cette municipalité de l’Estrie devient ainsi la deuxième ville de la province, après Montréal, à mettre cet herbicide à l’index.

« On a vu passer ce qui était à Montréal, donc on s’en est inspirés, mais l’objectif était vraiment d’être en cohérence avec nos règlements actuels », a indiqué la mairesse de Granby, Julie Bourdon, en entrevue téléphonique.

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La mairesse de Granby, Julie Bourdon

Granby, comme beaucoup d’autres municipalités, interdit l’utilisation de pesticides de synthèse à des fins esthétiques depuis plusieurs années. Les herbicides à base de glyphosate, un ingrédient présent dans plusieurs produits, notamment ceux commercialisés sous la marque Roundup, en font partie.

L’interdiction de vente s’est ajoutée « à la demande de citoyens », qui ont demandé si Granby pourrait « suivre un peu ce qui s’est passé à Montréal et empêcher la vente de glyphosate dans les commerces de Granby », explique Mme Bourdon.

À Montréal, les produits à base de glyphosate sont bannis des rayons des détaillants depuis l’an dernier, une première au Québec.

À Granby, le règlement visant à interdire « de vendre ou d’offrir en vente un pesticide dont l’ingrédient actif est le glyphosate » a fait l’objet d’un avis de motion au conseil municipal lundi dernier. Son adoption est prévue à la réunion du conseil du 6 février, pour une entrée en vigueur le 1er juin prochain.

Il répond à des préoccupations au point de vue « de la santé et de la protection de l’environnement », indique la mairesse.

« On veut agir et on agit »

Une douzaine de commerces sont visés à Granby. Une lettre leur sera envoyée « très rapidement », et des inspections pouvant mener à des constats d’infraction sont prévues durant l’été, précise l’administration municipale.

À Montréal, 14 des 65 commerces visés par le nouveau règlement sur les pesticides ont reçu un avis d’infraction au printemps 2022. Ils avaient 48 heures pour retirer les produits des rayons. Des visites subséquentes les ont trouvés conformes à la réglementation, nous a indiqué la Ville l’été dernier.

Les Granbyens pourront encore acheter les herbicides interdits dans des localités voisines, reconnaît la mairesse. « On sait qu’on n’est pas une île déserte. Mais en même temps, est-ce qu’on peut se dire qu’on veut ne rien faire ? C’est ça aussi, la question. On veut agir et on agit. »

Des exceptions sont aussi prévues à Granby même, pour les commerces de détail à des fins agricoles ou commerciales (permis B1) et les vendeurs en gros (permis A). « Ça représente deux commerces qui ont des permis spéciaux pour vendre aux agriculteurs. Ce ne sont pas des grandes surfaces qui s’adressent à monsieur et madame Tout-le-Monde », souligne Mme Bourdon.

L’usage de pesticides de synthèse à des fins esthétiques est interdit depuis 2016 à Granby. Seules les infestations attestées par un expert peuvent faire l’objet d’une demande de permis temporaire pour utiliser de tels produits, et seulement après que des pesticides biologiques ou à faible impact ont été utilisés sans succès.

Six constats d’infraction et 33 avertissements ont été remis depuis deux ans, nous a indiqué la municipalité.

En savoir plus
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    Nombre de constats d’infraction remis par Granby depuis deux ans relativement à sa réglementation sur les pesticides. Ils ont donné lieu à une amende de 1000 $ et cinq amendes de 200 $. Un septième constat est en attente d’émission.
    Source : Ville de Granby