(Toronto) De grandes associations de policiers au Canada s’unissent pour identifier les causes profondes des meurtres de cinq policiers au cours des quatre derniers mois au pays.

L’Association canadienne des policiers, l’Association des policiers de l’Ontario, l’Association des agents de la Police provinciale de l’Ontario et l’Association des policiers de Toronto indiquent vendredi dans une déclaration commune qu’elles examineront les problèmes en jeu, puis appelleront à des changements pour que cesse la « vague de violence » contre la police.

« Nous disons aujourd’hui ce que la plupart des Canadiens ressentent certainement eux aussi : ça suffit. Nous ne pouvons pas permettre que la mort de cinq de nos membres soit tolérée », déclarent les quatre associations de policiers.

Ces associations, qui disent représenter environ 60 000 membres du personnel de la police, y compris des civils, examineront les politiques judiciaires et publiques, y compris les pratiques en matière de libération sous caution et de détermination de la peine.

Dans une déclaration distincte, le président de l’Association canadienne des policiers, Tom Stamatakis, soutient qu’il est nécessaire de procéder à des réformes pour traiter les cas de délinquants violents et récidivistes.

« Nous reconnaissons que la majorité des délinquants ne récidivent pas (mais) il y a un petit nombre de délinquants récidivistes et violents qui continuent de représenter un danger pour la société une fois libérés, et nous devons trouver des réformes sensées qui traiteront ces cas. »

Des funérailles ont eu lieu mercredi pour l’agent Grzegorz Pierzchala, âgé de 28 ans, de la Police provinciale de l’Ontario. Il a été abattu alors qu’il répondait à un appel pour un véhicule dans un fossé à l’ouest de Hagersville, près de Hamilton, le 27 décembre.

Des documents judiciaires montrent que des mois avant cette fusillade, l’une des deux personnes accusées de meurtre, Randall McKenzie, âgé de 25 ans, n’avait pas obtenu sa libération sous caution dans une affaire distincte impliquant un certain nombre d’accusations d’agression et d’armes.

Mais après un réexamen du dossier, il avait été libéré sous caution. Puis, lorsqu’il ne s’est pas présenté à une audience en août, un mandat d’arrêt a été délivré pour son arrestation, selon les documents judiciaires.

Les associations de policiers ont également déclaré vendredi qu’elles examineraient aussi ce qu’elles qualifient de pénurie « croissante et chronique » de policiers, et un éventuel renforcement des programmes de délation Échec au crime.

L’agent Pierzchala est devenu la semaine dernière le cinquième policier tué dans l’exercice de ses fonctions au Canada en un peu plus de trois mois.

À la mi-septembre, un agent de la police de Toronto, Andrew Hong, a été tué par balle dans la banlieue de Mississauga. Puis, en octobre, Shaelyn Yang, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a été mortellement poignardée à Burnaby, en Colombie-Britannique.

Quelques jours plus tard, les agents Devon Northrup et Morgan Russell, de la Police de South Simcoe, en Ontario, ont été atteints par balles dans une maison d’Innisfil, et ils sont morts par la suite à l’hôpital.