Photoreportage
Les visages d’une crise humanitaire
« Une crise humanitaire au cœur de la métropole. » C’est ainsi que l’ombudsman de Montréal a décrit, dans son dernier rapport intitulé Ne pas détourner le regard, la situation des sans-abri autochtones du secteur Milton-Parc. Notre photojournaliste a passé cinq jours dans la rue, aux côtés d’Annisee, Clarence, Bobby, Sarah et Elisapi, pour mettre un visage sur cette population en détresse, trop souvent aux prises avec les regards passifs des passants.
La sécurité des personnes en situation d’itinérance est préoccupante en raison de la proximité des voies de circulation automobile à haut débit de l’avenue du Parc. Selon l’analyse du SPVM, quatre accidents impliquant un piéton ou une piétonne, dont un mortel et un avec blessé grave ont eu lieu en 2020 sur l’avenue du Parc près de la rue Milton. En 2021, on parle de deux accidents. Seuls les évènements impliquant la communauté visée ont été relevés. Il est donc possible que plus d’accidents d’une gravité moindre non rapportés au SPVM soient survenus.
Extrait du rapport de l’ombudsman Ne pas détourner le regard
Leur plainte décrit la situation comme une crise, en raison de l’intensité des problématiques de sécurité, de salubrité et de violence. Ils témoignent d’agressions physiques et sexuelles, de prostitution, de consommation de drogue et d’exploitation des personnes en situation d’itinérance par des vendeurs de drogues et des proxénètes qui s’installent dans le quartier.
Extrait du rapport de l’ombudsman Ne pas détourner le regard
Il importe de passer de la parole aux actes. Il est fondamental de ne pas gérer cette situation par de simples cases à cocher dans un plan. Il faut agir avec préméditation et s’assurer que les mesures planifiées produisent concrètement des résultats, que les entités de tous azimuts soient imputables des responsabilités qui leur incombent et que cette imputabilité ne soit pas mesurée par tâches isolées, mais plutôt par impacts décisifs sur le terrain. En clair, il faut mettre de l’avant des mesures globales et structurantes.
Extrait de la conclusion du rapport de l’ombudsman Ne pas détourner le regard