(Montréal) Les ingénieurs à l’emploi du gouvernement du Québec ont repris le travail jeudi matin, mais ils menacent de déclencher pour une troisième fois une grève le 21 juin.

Après une rencontre informelle, plus tôt cette semaine, les négociations avaient repris jeudi entre l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) et le Conseil du trésor.

Les 1800 ingénieurs membres de l’APIGQ ont donc repris le travail jeudi matin, a confirmé le président de l’organisation syndicale, Marc-André Martin.

Mais les pourparlers qui venaient de reprendre avec le Trésor n’ont guère duré longtemps.

En milieu d’après-midi jeudi, M. Martin a rapporté que le dépôt fait par le Conseil du trésor était décevant, constituait même « un recul » par rapport à ce qui avait été proposé à la fin du mois de mai, notamment en ce qui a trait à une nouvelle classification pour les ingénieurs seniors.

Qui plus est, au sortir de la rencontre, M. Martin a affirmé qu’aucune nouvelle date de rencontre avec le Trésor n’a été arrêtée.

« Ça va être compliqué de revenir. On s’est dit qu’on se redonnerait des nouvelles, mais ça reste de même. Il n’y a aucune date. Et je ne penserais pas qu’on les rappelle de sitôt », a-t-il conclu.

Bien que ses membres soient revenus au travail, il s’attend à ce qu’ils ne soient guère de bonne humeur, vu le contexte. « Ils vont être bien en maudit. On est censé être là pour la relance économique, mais c’est pas bien parti. On est prêt à faire du “stop and go” tout l’été, s’il le faut. »

Les ingénieurs de l’APIGQ avaient déclenché la grève une première fois le 22 avril, avant de revenir à la table de négociation en mai.

Puis les pourparlers avaient de nouveau achoppé, le 31 mai, et l’APIGQ avait déclenché une deuxième grève le 1er juin.

Les ingénieurs sont revenus au travail, mais devant ce nouvel échec des pourparlers, ils ont retransmis un avis de grève pour le 21 juin.

Pourtant, les deux parties avaient publiquement affirmé être à un cheveu d’une entente, le 31 mai. La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, les avait invitées à poursuivre les négociations plutôt qu’à déclencher une nouvelle grève.

Le principal point en litige porte sur la rémunération.

Quelque 1200 de ces 1800 ingénieurs travaillent au ministère des Transports. Les autres travaillent au ministère de l’Environnement ou sont répartis au sein d’autres ministères.

Une forte pression se fait donc sentir sur les chantiers de construction routiers. De nombreux entrepreneurs se sont déjà plaints des répercussions sur eux de cette grève des ingénieurs.