(Montréal) Un changement de ton, voire une attitude d’ouverture prend forme entre le gouvernement Legault et les centrales syndicales, d’après ces dernières.

Les présidents des quatre centrales syndicales, la CSQ, la CSN, la CSD et la FTQ, ont renoué, vendredi, avec la traditionnelle rencontre avec le premier ministre François Legault et le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, à l’occasion du 1er mai, fête des Travailleurs.

Et, à l’issue de cette rencontre, le président de la FTQ, Daniel Boyer, dit avoir remarqué une ouverture du premier ministre Legault au « dialogue social » qu’il n’avait pas autant perçue avant.

« On a été échaudé »

« La trame de fond des discussions avec le premier ministre aujourd’hui, c’était le dialogue social, parce qu’on a été échaudé pendant la pandémie et pendant le règne de la CAQ au pouvoir, on a été échaudé un peu. On nous a mis de côté. Il y a un manque de respect des organisations syndicales et des représentants des travailleurs et travailleuses – dans le secteur public entre autres », a d’abord relaté M. Boyer.

Mais le vent serait en train de tourner.

« C’est même lui [M. Legault] qui a abordé ça d’entrée de jeu, qu’effectivement, il aurait dû nous parler davantage et convenir davantage de choses avec nous et que “si c’était à refaire, je ferais les affaires différemment” », a rapporté le président de la plus grande centrale syndicale du Québec.

Croit-il à un rapprochement sincère entre le gouvernement Legault et les organisations syndicales ?

« Je pense que le ministre de la Santé a compris que c’était un gage de succès de nous parler et de tenter de s’entendre avec nous », notamment pour sa refondation du système de santé, a souligné M. Boyer. « J’ai un bon feeling là. »

« Bien s’occuper du personnel »

Le président de la CSQ, Éric Gingras, a lui aussi souligné l’ouverture du premier ministre Legault. « On a eu quand même un premier ministre ouvert, qui nous disait qu’il voulait faire partie du dialogue social et de cette réalité québécoise dont il était fier », a relaté le président de la Centrale des syndicats du Québec.

Les centrales syndicales lui ont aussi passé « le message de bien s’occuper du personnel », d’autant plus que les réseaux de la santé et de l’éducation sont aux prises avec une rareté de personnel.

Les deux dirigeants syndicaux disent garder tout de même un brin de scepticisme, vu l’approche de la campagne électorale. Ils avouent qu’ils évalueront la volonté réelle du gouvernement Legault dans les décisions qu’il prendra et les gestes qu’il posera.