Les familles qui acceptent d’accueillir d’urgence des enfants de la DPJ doivent parfois subir un véritable chemin de croix. De nombreux témoignages recueillis par La Presse montrent qu’elles n’ont pas droit à des compensations financières adéquates, et qu’elles doivent se débrouiller sans soutien et affronter des entraves bureaucratiques.

« On voulait faire une différence dans leur vie »

La Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, mieux connue sous le nom de commission Laurent, a mis en relief les profondes lacunes dans la façon dont la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) prend soin d’enfants en difficulté ou en détresse.

Mais les enfants ne sont pas les seules victimes de la DPJ. Les proches, ceux qui sont prêts à venir en aide à des enfants ou à des jeunes peuvent vivre des situations d’enfer.

La Presse a pris contact avec une dizaine de familles qui ont accepté de prendre en charge d’urgence un enfant et qui doivent attendre parfois jusqu’à 20 mois pour être reconnues et rétribuées, sans rétroactivité sur les frais engagés.

Dans bien des cas, non seulement les familles qui acceptent de dépanner la DPJ sont mal dédommagées financièrement, elles sont également mal traitées, subissent du mépris et se font mettre des bâtons dans les roues.

Voici leurs histoires, à commencer par celle de Stéphanie*.

Longue attente

« C’est vraiment une escalade de déceptions, autant sur le plan du processus que du suivi de la DPJ », résume cette enseignante en adaptation scolaire et sociale, au primaire et au préscolaire.

Ses démêlés avec la DPJ commencent en mars 2019. Stéphanie s’inquiète de l’absence en classe d’une de ses élèves qui vit en famille d’accueil. Elle passe un coup de fil à l’intervenante et apprend que l’enfant et son petit frère ont été retirés en urgence de leur famille d’accueil et qu’ils sont en attente d’une nouvelle place.

La DPJ songe à les envoyer dans une autre région.

Stéphanie en parle à son conjoint. Ils consultent leurs cinq enfants biologiques, aujourd’hui âgés de 7 à 21 ans, et décident d’inviter « Coco » et « Cocotte » à passer quelques jours chez eux durant la semaine de relâche. La DPJ accepte sans même inspecter la maison. « On aurait pu les mettre dans le garage ! », dit en rigolant Stéphanie.

Les quelques jours deviennent des semaines, puis des mois. À l’été, la DPJ n’a toujours pas trouvé de famille d’accueil pour ces deux enfants.

Stéphanie et son conjoint sont ce qu’on appelle des PFAP : postulants à titre de famille d’accueil de proximité.

Au bout de quelques semaines, on leur remet 28 $ par jour, par enfant, pour subvenir aux besoins de base. Mais ce n’est qu’après neuf mois qu’ils sont évalués et reconnus comme famille d’accueil. Depuis, ils touchent environ 1600 $ par enfant, par mois. Aucune rétroactivité ne leur a été accordée pour la longue période où ils se sont occupés des enfants sans avoir ce statut officiel.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Dans bien des cas, non seulement les familles qui acceptent de dépanner la DPJ sont mal dédommagées financièrement, elles sont également mal traitées, subissent du mépris et se font mettre des bâtons dans les roues.

Cercle vicieux bureaucratique

Le problème, outre les délais d’accréditation et les dépenses non remboursées, c’est l’absence de services pour soutenir des enfants qui ont de grands besoins, sans compter les règles bureaucratiques qui compromettent les efforts des parents pour obtenir de l’aide.

Cocotte a une déficience intellectuelle non diagnostiquée et un trouble du langage primaire, dit Stéphanie.

« Je demande une évaluation des capacités intellectuelles de Cocotte depuis 2019, précise-t-elle. Au départ, ça nous a été refusé. On a tenté d’avoir des services auprès du CLSC. Le CLSC nous a acceptés, mais le centre jeunesse nous a coupé l’herbe sous le pied. Ils ont dit, vous n’avez pas le droit d’aller consulter au CLSC. OK. Alors, on va aller au privé. On va payer de notre poche. Ça ne nous dérange pas. »

On était prêts à débourser des milliers de dollars pour les faire évaluer. Non. On n’a pas le droit d’aller au privé non plus.

Stéphanie

Mais pourquoi la DPJ interdirait-elle à cette famille de faire appel à un spécialiste ? Parce qu’en principe, c’est la DPJ qui doit offrir de tels services. Et comme c’est sa responsabilité, la DPJ interdit à d’autres de faire ces évaluations. Mais comme la DPJ est incapable de fournir le service dans des délais raisonnables, personne n’évaluera l’enfant, dans un bel exemple de cercle vicieux bureaucratique.

Absence d’aide

Coco, de son côté, a des troubles de comportement et des problèmes de santé physique graves. « Il a fait des menaces de mort à mes enfants, volé des outils pointus, des lames d’exacto, toutes sortes de trucs », explique Stéphanie.

En août 2021, la famille en arrive à la conclusion, qu’en l’absence d’aide, elle ne peut plus le garder : ses problèmes de comportement sont trop grands. Après un retour devant la juge, il est convenu que l’enfant va être placé dans un centre d’hébergement de réadaptation où il pourra être évalué et traité, et qu’ensuite, si ces efforts portent leurs fruits, il pourra retourner dans la famille.

En date d’aujourd’hui, il n’a reçu aucun service. Il n’a pas vu de psychologue, de psychoéducateur, rien. Il est censé revenir chez nous en avril. Mais c’est sûr que si rien ne change, il ne pourra pas…

Stéphanie

Ce n’est pas tout. « Il y a les nombreux mensonges de la DPJ », ajoute Stéphanie. Un thème qui est revenu souvent dans les témoignages de parents, qui se plaignent des contradictions, des demi-vérités, du manque de transparence et de franchise de plusieurs intervenantes.

Au départ, Stéphanie et son conjoint sont clairs : la maison est pleine. Pour accueillir les enfants, ils proposent d’aménager une nouvelle chambre à leurs frais dans la maison. « Est-ce que c’est possible de les mettre les deux dans la même chambre ? demandent-ils. On nous a dit, oui, oui, oui, c’est une bonne idée, mettez-les les deux dans la même chambre. Donc, on a commencé à les installer. J’ai acheté un lit à deux étages avec des belles doudous. On voulait qu’ils soient bien. On voulait qu’ils soient dans une famille. »

Mais quelques semaines plus tard, revirement de situation. Stéphanie reçoit un appel. « “Il est interdit de mettre la fratrie dans la même chambre”, lui apprend-on. On était pris parce qu’ils étaient chez nous, ils étaient installés chez nous. Donc, on a sorti de sa chambre notre plus jeune qui avait 4 ans et on a fait une chambre pour Coco. »

Avenir en péril

Le plus triste, dans l’histoire, c’est les enfants.

« Nous, on les aime beaucoup. On était prêts à se battre, à faire tout ce qui était en notre possible pour leur donner des services. On savait que c’était des grands poqués. C’est plate ce que je vais dire, mais… On voulait faire une différence dans leur vie. On voulait changer leur trajectoire de vie. Mais j’ai l’impression, en ce moment, qu’ils vont retourner dans leur misère initiale. »

Sans évaluation et sans les services du centre de réadaptation en déficience intellectuelle, « Cocotte, dans quatre ans, à ses 18 ans, s’en va dans la misère », craint Stéphanie. Coco, n’en parlons même pas.

« Le cheap labor de la DPJ »

C’est une chronique de notre collègue Patrick Lagacé qui a levé le voile sur l’enfer bureaucratique de ces familles en décrivant le cas d’un PFAP, un postulant à titre de famille d’accueil de proximité de Montréal. Sa chronique a suscité un grand nombre de réactions et de témoignages.

Lisez la chronique

« Un système arrogant »

Judith* est une spécialiste des enfants en difficulté. Dans sa vie de psychoéducatrice, elle conseille les intervenants des centres jeunesse et forme les familles d’accueil.

En mai 2020, à la demande de la DPJ, son mari et elle acceptent de s’occuper d’une enfant avec de grands besoins : elle a été envoyée dans un foyer de groupe à l’âge de 4 ans, après des échecs en famille d’accueil. Vingt mois plus tard, leur dossier n’est toujours pas réglé. Ils ne sont pas évalués comme famille d’accueil. Et donc, pas rétribués.

« Si ça nous arrive à nous, qui sommes quand même équipés, imaginons ce qui arrive aux autres ! C’est de l’acharnement », lance-t-elle au bout du fil, visiblement excédée.

Judith et son mari touchent 28 $ par jour pour loger, nourrir et habiller la petite, depuis mars 2021. Aucune somme ne leur a été accordée rétroactivement même s’ils hébergent l’enfant depuis octobre 2020.

« Quand ils nous ont amené la petite, le peu de vêtements qu’elle avait a été dans des sacs verts. C’était des vêtements usés, portés par d’autres, et pas de la bonne grandeur, tout simplement. Donc, on a quasiment tout jeté. »

Depuis octobre, on l’habillait. J’avais quand même une fierté et une fierté pour elle. Et chaque fois que je demandais ça, je me faisais répondre : “Coudonc, madame, c’est à croire que vous faites ça pour l’argent.”

Judith

« C’est un système arrogant. »

En plus des 28 $ par jour, une somme supplémentaire est remise aux familles d’accueil accréditées pour prendre soin des enfants placés. Cette somme, c’est en quelque sorte le salaire versé aux parents. Il varie selon l’enfant et ses difficultés. Dans le cas de la petite placée chez Judith et son mari, il serait de 57 $ par jour, estime-t-elle.

André Lebon, ex-vice-président de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, connaît bien Judith, avec qui il a travaillé dans le passé alors qu’il était consultant pour la Fondation Chagnon. « C’est une psychoéducatrice, une intervenante de pointe. Ce n’est pas n’importe qui. Ça me sidère », lâche-t-il.

Une bataille mensuelle

Mario* et sa conjointe ont dû patienter huit mois avant de toucher le moindre sou de la DPJ. Depuis deux ans, ils hébergent une jeune fille aujourd’hui âgée de 18 ans et subviennent à ses besoins. « Notre “nouvelle fille” n’avait pas de vêtements d’hiver, pas de lunettes, elle n’était jamais allée à l’école de sa vie », raconte Mario.

« Elle n’était jamais allée chez le dentiste, l’optométriste et rarement chez le médecin. On a décidé de ne pas attendre et de lui prendre des rendez-vous. »

Il ajoute que même depuis leur accréditation comme famille d’accueil, « c’est une bataille tous les mois ».

La DPJ perd des formulaires, n’envoie pas l’argent dans le bon compte, essaie de nous mettre la faute sur le dos. Il faut parfois attendre trois mois avant d’avoir l’argent, envoyer les formulaires plusieurs fois, et prouver qu’on n’a pas reçu l’argent.

Mario

Il ajoute que la DPJ cessera tout paiement à la fin de juin, quand la jeune femme aura terminé sa cinquième secondaire.

Sa conjointe Adèle* souligne que la juge, au moment d’accorder le placement, avait ordonné un traitement d’orthodontie pour la jeune fille. « Si je n’avais pas lu le jugement remis à ma fille, je n’aurais jamais su que la juge ordonnait des traitements d’ortho, dénonce-t-elle. La DPJ ne nous l’aurait pas dit. Elle nous manie comme si on était des marionnettes à ficelles… »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

« En janvier, j’ai calculé que j’ai dépensé environ 5000 $. C’est sur ma carte de crédit », affirme une mère qui héberge temporairement deux adolescents et qui attend d’être évaluée comme famille d’accueil.

5000 $ en un mois

L’histoire de Dalila* est décourageante.

Cette mère de quatre enfants, âgés de 7 à 17 ans, est éducatrice spécialisée et travaille auprès de jeunes en difficulté. Elle a accepté, à la demande de son ex-beau-frère, de prendre sous son toit son neveu et sa nièce, un garçon de 12 ans et une fille de 14 ans, en octobre dernier.

La DPJ a retiré la garde à la mère et veut placer les enfants en famille d’accueil. Dalila propose alors de les héberger temporairement.

« Dans la vie, je n’ai pas beaucoup de budget, confie-t-elle. Je suis toute seule pour payer l’hypothèque. Je travaille 35 heures par semaine et j’ai quatre enfants. Ça mange, c’est des ados. Moi, je n’ai pas de lousse dans mon mois. L’intervenante de la DPJ me dit : “Ne vous inquiétez pas, madame, votre niveau de vie ne changera pas, les montants sont adaptés aux besoins des enfants.” »

Mais c’est faux, dit-elle. Dalila touche 28 $ par enfant, par jour, en attendant d’être évaluée comme famille d’accueil. Une fois qu’elle sera accréditée, ce montant va passer à 75 $ par enfant, par jour. Suffisamment pour ne pas avoir à s’endetter. Mais la DPJ tarde à l’évaluer même si elle fait le travail et même si, de toute évidence, elle a l’expérience professionnelle nécessaire.

Le service de garde est à mes frais. Ce que ça m’a coûté pour aménager la maison pour les enfants, c’est à mes frais. Toutes les deux semaines, c’est 900 $ de Costco.

Dalila

« La mère est sur l’aide sociale. Ça faisait quatre ans que les enfants n’avaient pas vu un dentiste. C’est moi qui fais tout ça. Les 75 $ m’aideraient à faire tout ça. Mais c’est ça, le problème : il y a de six à neuf mois d’attente et le montant n’est pas rétroactif. En janvier, j’ai calculé que j’ai dépensé environ 5000 $. C’est sur ma carte de crédit. En plus, ma nièce est anxieuse et s’automutile. Mon neveu fait pipi au lit tous les soirs et est bourré de tics. »

Depuis qu’ils sont chez elle, ces enfants, deux grands adolescents de 5 pieds, 8 pouces, obèses, n’ont vu la travailleuse sociale que quatre fois en six mois, dit-elle « J’assure le suivi psychologique et les répercussions des visites parentales, seule ! »

Aurait-elle accepté, avoir su ce qui l’attendait ? « Non. Je les adore, mais c’est mes enfants qui sont compromis, c’est mes enfants qui en souffrent, qui le verbalisent. Ils trouvent ça très, très dur. »

Pris au piège

Adam* et sa conjointe, tous deux enseignants, se sentent aussi pris au piège.

En juillet 2021, Adam reçoit un appel de sa sœur qui lui demande s’il ne pourrait pas garder son petit-fils de 4 ans pendant un mois, car la mère a été victime de violence conjugale. La DPJ est inquiète. Le couple consulte ses adolescents de 14 et 16 ans et accepte.

Trois jours avant le retour en classe, Adam reçoit un appel de la DPJ qui lui demande de garder l’enfant jusqu’en décembre. Nouvel appel en décembre : « Nous prolongerions le placement jusqu’en juillet 2022. »

« On se l’ai fait un peu imposer », dit-il. Le petit garçon est très attachant, mais les contraintes sont grandes. Pour respecter les droits de visite de la mère, Adam doit rouler 200 km tous les week-ends pour conduire l’enfant et aller le chercher.

Après huit mois, sa conjointe et lui sont toujours « postulants » à titre de famille d’accueil (PFAP). En d’autres mots, ils n’ont pas été évalués.

« Ma conjointe est à bout. Ce n’est pas une question d’argent. C’est un coût qui n’est pas toujours [financier]. »

« C’est du mépris systémique »

André Lebon, ex-vice-président de la commission Laurent, ne mâche pas ses mots. L’attitude de la DPJ est « dégueulasse », juge-t-il.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

André Lebon, ex-vice-président de la commission Laurent

« Un enfant est dans une urgence. On évalue, pour sa sécurité, qu’il faut le déplacer. On a besoin de quelqu’un qui va nous aider et là, on trouve une famille. On est sur les genoux quand on cherche quelqu’un, et on les traite comme ça ! Je trouve que c’est tellement dégueulasse. »

« Après, on se demande pourquoi on a de la misère à recruter. C’est un affront. Pour moi, c’est du mépris systémique », insiste-t-il.

Selon lui, la DPJ livre ni plus ni moins une « guéguerre administrative » aux postulants à titre de famille d’accueil de proximité (PFAP). « C’est de l’abus de pouvoir, c’est carrément ça », dit-il.

Geneviève Rioux, présidente de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec, abonde dans le même sens. « Des histoires d’horreur, j’en ai », lance-t-elle, en citant l’exemple d’un oncle dans la vingtaine qui a accepté d’héberger son neveu de 16 ans et de veiller sur lui. Avec le temps, il a dû abandonner ses études et s’est couvert de dettes.

Pourquoi ces délais ?

Pourquoi la DPJ tarde-t-elle tant à évaluer les postulants à titre de famille d’accueil de proximité chez qui elle place des enfants ?

« L’argent. L’argent. L’argent », martèle Mme Rioux.

« Oublions l’argent de la famille d’accueil, c’est tout le reste ; c’est 5 $ par jour qu’ils sont obligés de donner à l’enfant hébergé, c’est le 240 $ d’activités physiques, c’est tous les frais scolaires, c’est les dents, c’est les lunettes, c’est tout. »

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA FÉDÉRATION

Geneviève Rioux, présidente de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec

Ces enfants-là, quand ils arrivent, ce n’est pas rare qu’ils n’aient jamais vu de dentiste de leur vie. La première année, ça coûte souvent cher. Mais c’est de l’argent.

Geneviève Rioux, présidente de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec

Il est impossible de savoir combien il y a de PFAP au Québec. « Le chiffre n’existe pas », affirme Mme Rioux. Les proches qui acceptent d’héberger des enfants en urgence sont dans une « parfaite zone grise », ajoute-t-elle.

Ni évalué ni reconnu

À la différence d’une famille qui détient le statut de famille d’accueil au sens de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, un postulant à titre de famille d’accueil (PFAP) n’est ni évalué ni reconnu. La Loi prévoit que l’établissement doit effectuer cette évaluation « avec diligence, normalement dans un délai maximal de six mois, à compter du premier jour où l’enfant est confié ».

À la fin de l’évaluation, si la famille est accréditée, elle obtiendra les autres sommes accordées aux familles d’accueil. Or, dans les faits, ce délai de six mois est très souvent dépassé.

Durant la période d’attente de l’évaluation, le PFAP reçoit une allocation quotidienne de 28 $ pour les besoins de base de l’enfant.

Le centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec estime que le délai de six mois est « essentiel » pour voir comment l’enfant se comporte dans le milieu d’accueil. Il reconnaît toutefois qu’il y a un « léger dépassement de délai ».

Cela s’explique par une recrudescence de demandes d’évaluation PFAP, un manque flagrant de ressources humaines, la situation pandémique, etc.

Guillaume Cliche, porte-parole du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, dans un courriel

Le centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides propose la même explication. « La Direction de la protection de la jeunesse des Laurentides est aux prises avec une grande pénurie de main-d’œuvre », fait savoir la porte-parole Anick Drouin.

Mais pourquoi les frais encourus ne sont-ils pas remboursés rétroactivement ? « C’est la consigne ministérielle », répond-on.

* Tous les prénoms ont été changés dans le but de protéger l’identité des enfants.