(Québec) Les fonctionnaires sont prêts à faire la grève si le gouvernement Legault refuse leurs revendications.

À la veille d’une rencontre avec la partie patronale, le président du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Christian Daigle, est confiant que ses membres lui accorderont un mandat de grève sous peu. Le résultat des consultations en cours dans les instances syndicales sera connu la semaine prochaine, mais M. Daigle a dit mardi avoir constaté la colère des membres qui sont mobilisés.

« Je suis confiant que nos membres vont nous donner un mandat en disant : “on n’est pas content, on veut que vous alliez plus loin et qu’on entame des moyens de pression s’il le faut” », a-t-il déclaré dans une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

« Il n’y a personne qui veut perdre son salaire en faisant la grève, c’est certain, mais si c’est la seule façon de faire comprendre nos demandes à M. Legault et Mme LeBel (la présidente du Conseil du Trésor), nous serons obligés de la faire. »

L’organisation syndicale redoutait des embûches dans les consultations et la mobilisation en raison du télétravail, mais la participation aux consultations s’est maintenue entre 30 et 40 %.

« On voit que les gens sont mobilisés, que les gens sont tannés de voir les négociations piétiner, les gens en ont “ras-le-pompon” », a soutenu M. Daigle en évoquant notamment des enjeux de rareté de la main-d’œuvre, de surcharge de travail ou d’iniquité dans les augmentations accordées à certains groupes d’employés plutôt qu’à d’autres.

Le syndicat déplore que les négociations avec la partie patronale n’aient guère avancé depuis juillet dernier.

Les pourparlers de mercredi pourraient servir à relancer les travaux de la table de négociations.

Sans fournir précisément le contenu des demandes discutées à la table des négociations, le président du SFPQ exige un rattrapage salarial comparable à ce qui a été consenti dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Selon les données les plus récentes, le syndicat réclamait au moins 10 % sur trois ans, afin de compenser la hausse du coût de la vie. La partie patronale proposait une hausse salariale de 2 % par an, avec une bonification à la troisième année pour ceux qui sont au bas de l’échelle salariale.

« C’est pas juste du réchauffé qu’on veut la table. On veut des avancées tangibles, on veut des avancées nécessaires pour les gens que je représente. »

Le salaire moyen d’un membre du SFPQ se situe entre 38 000 $ et 40 000 $. Le syndicat représente 26 000 fonctionnaires, techniciens, personnel administratif, greffiers, etc.