Des membres de la diaspora ukrainienne se sont rassemblés jeudi à Montréal, afin de scander « Ne touchez pas à l’Ukraine », en réaction à l’invasion du pays par la Russie.

L’hymne national ukrainien résonnait jeudi après-midi, repris en chœur par les quelque 200 manifestants au coin de la rue Sherbrooke et de l’avenue McGill College. Des familles étaient présentes dans le froid mordant, afin de tenir des pancartes où l’on pouvait lire « Montréal soutient l’Ukraine ». Des voitures ornées du drapeau national jaune et bleu ont fait retentir leurs klaxons en passant devant le rassemblement. Au milieu de la foule où coulaient les larmes, un prêtre a récité une prière pour veiller sur le peuple ukrainien.

Parmi les manifestants, Ladislao Zaichka chantonnait l’hymne national, en tremblant de froid.

Je suis ici parce que je me soucie de ma famille, de mon pays, de ma langue et de ma culture. Sans cela, nous ne sommes rien.

Ladislao Zaichka

Le jeune homme raconte s’être empressé de venir au rassemblement, sans prendre le temps de mettre des gants. « Je suis ici debout, dans le froid, parce que ce qui arrive est injuste et barbare », s’est-il désolé. Sa tante, qui habite en Ukraine, l’a appelé dès les premiers bombardements.

Dès jeudi matin (mercredi soir, heure de Montréal), des explosions ont été entendues à Kiev, la capitale ukrainienne, ainsi que dans l’est et dans le sud du pays, faisant de nombreux morts.

Près de l’Université McGill, des personnes tenaient des pancartes où l’on pouvait lire le mot-clic #soutenezlukraine, qui circule aussi sur les réseaux sociaux, afin de dénoncer l’invasion de la Russie.

Crainte pour les proches

« Nous devons nous unir pour préserver la vie des Ukrainiens », a lancé Eugen Meshcheriak, les joues peintes aux couleurs du pays, porte-voix à la main. L’étudiant en journalisme au cégep de Dawson a parlé toute la nuit avec ses grands-parents, oncles et tantes qui sont à Kiev, la capitale.

C’est n’importe quoi, ce qui se passe. Ça ne devrait pas arriver au XXIe siècle.

Eugen Meshcheriak

Une autre manifestante, Luba Demko, a elle aussi pu parler à sa famille qui vit dans l’ouest du pays. « Ils sont terrifiés, mais ils restent parce que c’est leur pays », a-t-elle dit. Au bord des larmes, elle a serré le drapeau jaune et bleu recouvrant son avant-bras. « J’ai l’impression d’enlacer l’Ukraine », a-t-elle soufflé.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

« Nous ne voulons pas de cette guerre »

Au milieu du demi-cercle formé par les manifestants, Luba Demko peinait à croire ce qui arrive à l’Ukraine. « C’est un pays paisible qui n’a rien fait de mal, a-t-elle répété. Il ne mérite pas ça. » Dans la foule, des couronnes de fleurs ornaient la tête de certaines personnes.

Une manifestante russe a souligné qu’il était important pour elle de montrer son appui à l’Ukraine, en essuyant ses larmes. « Je viens de Russie et je tiens à dire que nous, les Russes, nous ne voulons pas de cette guerre, a soufflé Dinara, qui n’a pas voulu révéler son nom de famille, par crainte de représailles. Nous ne pensons pas la même chose que notre gouvernement. »

Un autre rassemblement en soutien à l’Ukraine aura lieu dimanche à 14 h, à la place du Canada.